Interview de la semaine

« Les salariés de TPE envoyés dans des pays à risque ne sont pas toujours bien couverts »

Publié le 7 septembre 2017 à 8h00

Anne-Bénédicte Hoche

Pierre-Olivier Chanove, PDG du groupe Asselio

Anne-Bénédicte Hoche
journaliste

Pierre-Olivier Chanove, PDG du courtier lyonnais Asselio, revient sur l’actualité et les objectifs de croissance du cabinet, spécialiste de la protection sociale complémentaire.

Quelles sont les priorités pour Asselio aujourd’hui ?

Nous avons réalisé une belle année 2016, avec le rachat de Geodesk, pour nous positionner sur les pays à risque en proposant des programmes d’assurance sur-mesure pour les expatriés ou les personnels en mission. Geodesk intervient notamment auprès d'ONG en Syrie, en Afghanistan, en Iran… En 2017, la priorité est donc de faire fonctionner les synergies entre Geodesk et les autres composantes du groupe. Les clients ne nous ont pas encore forcément identifiés comme à même de délivrer ce type de prestations. Les TPE par exemple ne sont pas toujours conscientes qu’elles ne sont pas couvertes sur certains risques dans ces pays. C’est notre grosse actualité, il nous faut digérer cette acquisition, nous apprenons le métier. Nous avons commencé à diversifier les offres proposées par Geodesk, à ouvrir la gamme, par exemple avec une offre sur les rackets ou kidnappings dans certains pays sensibles. Geodesk représente déjà 12 % du chiffre d’affaires d’Asselio, avec 500 000 € de CA, que nous ambitionnons de doubler sur cinq ans.

Cette ouverture à l’international, pour aller au-delà des marchés de la santé et de la prévoyance, est un axe de développement que je cherchais depuis longtemps. Très peu de cabinets s’y intéressent.

Est-ce à dire que vous laissez de côté vos marchés historiques de la protection sociale complémentaire ?

Pas du tout. Depuis la mise en place de l’ANI, le marché de la santé est saturé à 100 %. Le schéma est donc plutôt celui de la reprise, mais en misant sur le conseil, l’accompagnement, plus que sur les prix. Nous avons la particularité d’être un courtier non gestionnaire. En 2016, notre chiffre d’affaires a atteint 4,2 M€, contre 3,4 M€ en 2015, et la croissance a concerné tous les secteurs, y compris la santé. La retraite collective est aussi très importante pour nous, c’est un marché qui est souvent délaissé. Autre priorité : l’actionnariat salarié. C’est une disposition que l’on souhaite pousser auprès de nos clients et prospects. On peut imaginer que cela sera favorisé par l’arrivée d’Emmanuel Macron.

Pensez-vous poursuivre les opérations de croissance externe, après plusieurs acquisitions ces dernières années ?

Nous avons des velléités de croissance à la fois organique et externe. En 2017, il était prévu que nous fassions une pause, justement pour assimiler l’acquisition de Geodesk. Il faut rester humble, bien envisager la place qu’aura l’entité qu’on achète dans le groupe. Mais pour 2018, nous avons deux dossiers à l’étude. Il s’agit de compléter nos métiers existants, sur les zones de Paris et/ou Toulouse. En 2016, nous avons aussi créé Asselyanne, courtier en protection sociale dans le Sud-Ouest, à Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Nous sommes bien implantés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais nous sommes aussi présents à Nantes depuis 2007. Asselio a vocation à être un acteur d'envergure nationale.

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