De passage à Paris, le patron deMarsh à l’international livre sa vision du marché des risques d’entreprise et expose sa stratégie en matièred’acquisitions.
L’étude "Marsh RiskManagement Global Insurance Survey" montre une hausse des prix de l’assurancedes entreprises depuis un an. Qu’anticipez-vous pour les mois à venir ?
Concernant l’avenir, je pense que le niveau très basdes taux d’intérêts va perdurer à court et moyen terme. C’est un élémentadverse pour les assureurs qui vont devoir poursuivre sur la voie d’une strictediscipline de souscription comme ils l'ont fait jusque-là. Reste aussi le sujetessentiel des risques majeurs peu ou pas couverts par les assureurs : leschaînes logistiques et les pertes d’exploitation sans dommage direct.
Quelles sont les évolutions majeures de l’assurance de2012 ?
Le renforcement de la mondialisation a été confirmél’an dernier lors des Cat nat’ du Japon et de Thaïlande et des conséquences encascade qui les ont suivies sur la chaîne logistique. Désormais, le risque faitpartie des sujets de préoccupation des comités de direction et leur gestion figureen première ligne de la stratégie des entreprises. C’est un mouvement favorableà l’industrie assurantielle et à son développement.
Comptez-vous investir en France de nouveaux segmentsde marché ?
Oui, le segment des PME PMI fait partie de nospriorités sur le marché français. Cela pourrait passer par de la croissanceexterne. En dehors de France, les acquisitions de HSBC courtage et d’AlexanderForbes récemment illustrent cette stratégie de développement auprès desentreprises intermédiaires et des PME. Le rachat d’Alexander Forbes accélèrenotre déploiement en Afrique. Nous avions déjà cette stratégie de développement,mais cette acquisition nous permet d’aller plus vite, non seulement pour accompagnernos grands clients sur le continent africain, mais surtout pour développer unportefeuille d’entreprises locales.
Solvabilité II se profile, qu’anticipez-vous pourvotre activité ?
Concernant nos clients, il reste quelques incertitudesconcernant les captives notamment. C’est également vrai des petites compagniesd’assurance. Est-ce que les autorités européennes accepteront de déroger auxrègles édictées pour les principaux assureurs ? Cela semblerait légitimecompte tenu de la taille des structures concernées, mais ce n’est pas acquis. Lepetit courtage sera également concerné par le pilier 3 qui requiert de la partdes assureurs un contrôle draconien de leurs délégations.