Interview de la semaine

«Les nouvelles tarifications sont un moyen d'amortir la crise»

Publié le 21 janvier 2021 à 8h00    Mis à jour le 27 janvier 2021 à 16h40

Nessim Ben Gharbia

Nicolas Garcia, directeur commercial chez Coface

Nessim Ben Gharbia
Journaliste

Nicolas Garcia revient sur la stratégie d'accompagnement des clients pendant les confinements et explique aussi la hausse des tarifs du 1er janvier.

Que vous inspire la prolongation du dispositif Cap relais ?

En premier lieu, nous nous félicitons que l’accès aux produits Cap et Cap + soit simplifié. Les plafonds et les possibilités de donner des garanties complémentaires ont été augmentés, puisque sur la partie Cap le plafond est désormais fixé à 200 % de la limite originelle, et le tout pour un prix en moyenne réduit de moitié. Le dispositif Cap et Cap + est performant pour accompagner la reprise économique et permet de délivrer ponctuellement une garantie complémentaire.

A cela s’ajoute, le dispositif de réassurance Cap relais qui permet le partage du risque entre l’Etat et les assureurs-crédit, et complète le dispositif Cap/Cap+ de manière transitoire. L’objectif est de permettre le maintien le plus large possible des encours assurés. Le taux de réassurance sur le portefeuille concerné s’élevait à 75 %, contre un engagement des assureurs-crédit de maintenir le volume global de leurs expositions jusqu’à fin 2020 initialement. En fin d’année, le gouvernement a souhaité garder une participation de réassurance, afin de s’assurer de l’engagement de l’ensemble des parties autour du maintien global de notre exposition. La réassurance publique s’établit désormais à 20 % contre un maintien des niveaux d’exposition.

Quel est l'impact de la crise sur les niveaux de primes 2021 ?

L’incertitude et la volatilité ayant fortement augmenté, il est évident que nous ne pouvions pas rester à des niveaux de prix qui avaient déjà très fortement baissé ces dix dernières années. Depuis 2010, les taux de primes étaient en baisse continue. Les nouvelles tarifications sont un moyen pour les assureurs-crédit et leurs clients de pouvoir amortir la crise. Cela leur permet de maintenir plus longtemps des garanties sur des risques qui se fragilisent peu à peu. Cela permet également de mieux amortir des cycles d’une violence extrême, comme la crise actuelle. La valeur ajoutée apportée aux clients, au-delà de la garantie, c’est l’analyse du risque en amont. Nous collectons et retraitons des informations sur les acheteurs, les clients de nos clients, sur lesquels nous fixons des limites de crédit.

Pouvez-vous établir une comparaison entre la réaction des assureurs-crédit pendant les crises 2008/2009 et celle de 2020 ?

Chez Coface, il y a une grande différence dans la gestion de ces deux crises. Même si l’ampleur de la crise est très violente dans les deux cas, nous avons absolument évité, lors de cette crise sanitaire, toute approche statistique, et gardé une analyse de la situation acheteur par acheteur. Nous avons également renforcé la communication vis-à-vis de nos clients. Nous avons mené à leurs côtés un gros travail d’analyse des portefeuilles, de repérage des acheteurs les plus fragiles, afin d’envisager ensemble d’éventuelles réductions du risque ou augmentations de garanties. Depuis le mois d’avril, nous avons eu plus de 600 rendez vous avec nos clients.

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