Le secteur de la réassurance en Chine est amené à muter, d’autant que la réglementation favorise le développement du marché intérieur.
Analyste junior
Au cours de l’année passée, trois réassureurs chinois ont été agréés par le régulateur, la China Insurance Regulatory Commission (CIRC), et nous pensons que d’autres suivront dans les années à venir. De plus, sept réassureurs étrangers ont déjà créé des filiales en Chine au cours des quinze dernières années.
La réglementation chinoise en matière de solvabilité minimale – China Risk Oriented Solvency System (C-ROSS) – favorise le développement d’un marché intérieur en pénalisant le transfert de risque auprès d’acteurs situés hors de Chine par des charges en capital plus élevées. Cette logique est en ligne avec les initiatives du gouvernement, qui visent à stimuler le marché de la réassurance afin d’accroître l’offre intérieure, notamment en matière de couverture liée à l’agriculture, à l’énergie et aux projets d’infrastructure.
Ce marché est porté par les risques liés aux catastrophes naturelles et provoquées par l’homme, les segments vie et santé ainsi que par la croissance de sa taille. Il est aussi soutenu par les investisseurs, car la réassurance représente un actif décorrélé des autres, qui permet donc une meilleure gestion des risques de leurs portefeuilles.
L’assurance automobile freine toutefois ce développement. La charge en capital étant plus faible pour ce type de risques, elle entraîne une rétention par les assureurs qui représente 80 % des primes en non vie.
Malgré cet obstacle, la croissance des acteurs nationaux et la présence des réassureurs étrangers via leurs filiales en Chine vont intensifier la concurrence. Dans un même temps, les autorités territoriales sont enclines à créer des centres financiers dans leur zone de libre-échange, notamment à Shanghai et à Shenzhen.S&PGlobal Ratings voit dans ces pôles de compétitivité le point de départ d’un développement graduel des réassureurs chinois en Asie, voire au-delà.