2015 fut l’année des opérations de fusion-acquisition en chaîne pour le secteur de l’assurance – environ 150 Md$ de transactions annoncées, dont certaines records pour l’industrie.
analyste junior pour le secteur assurance
Par contraste, le début de 2016 a été relativement calme, malgré des conditions favorables à ces opérations : des niveaux de solvabilité très élevés dans certains segments (en réassurance typiquement), des opportunités de croissance organique modestes, des rendements d’investissements faibles ou incertains et des conditions de financement favorables. Mais depuis la mi-août, nous assistons à une résurgence d’annonces – à hauteur de 13,4 Md$. Octobre a été particulièrement agité avec, notamment, l’annonce d’une possible OPA de NN Group sur Delta Lloyd pour 2,4 Md€ et l’intention de l’assureur japonais Sompo d’acquérir l’américain Endurance Specialty pour 6,3 Md$. D’un point de vue notation, nous étudions dans quelle mesure une acquisition peut renforcer ou détériorer la solvabilité ajustée des risques à moyen terme, mais aussi la justification stratégique de l’opération, l’appétit au risque de l’ensemble combiné ainsi que les risques d’exécution et d’intégration.
Les synergies sont les motivations premières des acquéreurs, qu’elles se situent au niveau des coûts ou d’un recoupement des activités permettant des ventes croisées. Néanmoins, notre approche reste prudente quant à ces potentiels bénéfices. Prenons l’exemple de NN Group (Pays-Bas) dont nous avons placé les notes sous surveillance négative. Les raisons principales sont les incertitudes liées aux effets de la transaction proposée sur la solvabilité à moyen terme, la rentabilité, la gestion intégrée des risques et notamment la capacité du groupe à gérer une telle opération.S&Pa étudié les 50 plus grosses opérations de fusion-acquisition intervenues depuis l’année 2000 dans le secteur de l’assurance.
À la vue de divers indicateurs, nous concluons que, dans l’ensemble, l’historique de ces opérations ne démontre pas de résultats systématiquement positifs en termes de notation. Suite à l’annonce d’une acquisition, les notes des deux tiers des acquéreurs ont été confirmées et 22 % placées sous perspective négative (avec un abaissement de note dans les cinq ans suivants dans la moitié des cas). En revanche, nous avons effectivement relevé la note de tous les acquéreurs dont les notes avaient été placées sous perspective positive. Quant aux assureurs rachetés, l’évolution est positive puisque dans la plupart des cas, ils ont bénéficié de la note de l’acquéreur.