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« Les changements induits par la transformation numérique chez Axa France »

Publié le 27 juillet 2017 à 8h00    Mis à jour le 27 juillet 2017 à 17h13

Geneviève Allaire

Karima Silvent, directrice des ressources humaines d'Axa France

Geneviève Allaire
journaliste

Une réorganisation a été impulsée en janvier chez Axa France. Parallèlement, la compagnie d’assurance teste depuis février auprès de 500 collaborateurs l’Agile Working, un nouveau mode d’organisation du travail responsabilisant davantage le salarié. Karima Silvent, directrice des ressources humaines, aborde les évolutions en cours au sein d’Axa France.

Le 17 mars 2016, un accord a été signé sur la gestion prévisionnelle de l’emploi, des compétences et des parcours professionnels (GPEC). Quelles en sont les conséquences pour les salariés d’Axa France ?

L’accord GPEC est fondé sur une analyse des métiers de demain et notamment ceux impactés plus particulièrement par la transformation numérique. Il intègre un investissement de 30 M€ pour la montée en compétences et la formation. Un accord a été signé le 27 juin en vue d’octroyer une prime exceptionnelle à certains collaborateurs concernés par une forte évolution de plusieurs modalités de leur activité dans le cadre de la réorganisation d’ampleur qu’a connu Axa France cette année.

Par ailleurs, nous avons revu notre accord GPEC par un avenant également signé le 27 juin qui prévoit à l’avenir que les collaborateurs concernés par des mobilités professionnelles dans le cadre d’évolutions des activités de l’entreprise touchent une prime en fonction de l’intensité du changement de métier. A fin juin, dans le cadre de la réorganisation qu’Axa France a mis en place depuis janvier 2017, 120 collaborateurs avaient changé de métier. Pour 76 % des collaborateurs, cette réorganisation n’a eu aucun impact sur leur activité. 8 % ont changé de supérieur hiérarchique sans évolution d’activité et 15 % des salariés ont connu une évolution de certaines activités, sans pour autant changer de métier. Par exemple, l’équipe des engagements va opérer désormais au niveau national alors qu’auparavant, nos activités d’engagement étaient régionalisées. L’accord GPEC arrive à terme fin 2018. Nous ferons le bilan au moment de son renouvellement. Nous avions acté que tous les postes faisant l’objet d’un départ à la retraite ne seront pas remplacés, nous sommes dans ce cadre sur un ratio moyen de remplacement d’un poste sur deux.

D’autres accords ont-ils été signés entre les représentants patronaux et syndicaux ?

Nous avons mené ces dernières semaines, suite à la demande des organisations syndicales, une négociation d’un avenant de substitution à l’accord CET que nous avions dénoncé en début d’année. Un projet d’avenant de substitution va être ouvert à la signature. A ce stade, aucune organisation syndicale n’a déclaré une intention de signature. Une négociation avait été lancée l’automne dernier avec les représentants syndicaux qui n’avait pas abouti et nous avions, suite à cela, été amenés à dénoncer l’accord. Nous souhaitons en effet réformer le CET, ce dispositif étant devenu trop complexe et coûteux à gérer.

Par ailleurs, nous avons dans la même période mené d’autres négociations, comme celle sur la GPEC mentionnée auparavant et avons signé en avril un accord sur le mécénat de compétences. Un accord a également été signé fin juin sur le dispositif transition activité et retraite. Celui-ci est reconduit sur un an. Cette courte durée s’explique par le manque de visibilité, nous reverrons les choses une fois les projets du gouvernement relatifs à la réforme des retraites clarifiés.

Axa a mis en place depuis février une nouvelle forme d’organisation du travail, l’Agile Working. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’Agile Working est un mouvement de bascule vers une plus grande responsabilisation du collaborateur et des managers. Cela passe par la création d’espaces de travail spécifiques qui intègrent cette nouvelle dimension culturelle comprenant des bureaux, des salles de réunion, des espaces pour s’isoler entre lesquels on navigue en fonction des tâches à accomplir ou des spécificités de son métier. Cinq cents personnes travaillent de cette manière aujourd’hui, issues pour l’essentiel de la direction des systèmes d’information et des équipes supports.

Les avis des Agile Workers sont très positifs, avec notamment un sentiment d’autonomie bien plus fort. Nous souhaitons donc élargir cette expérience à près de 1 000 collaborateurs en plus sur le site de Nanterre. Des bureaux de la rue La Fayette à Paris vont être fermés et les 600 collaborateurs présents qui exercent en souscription, relation client ou assurances affinitaires, entre autres métiers, viendront nous rejoindre à Nanterre. Certains d’entre eux intégreront aussi ce projet. L’Agile Working pourrait concerner à terme de nombreuses équipes et métiers d’Axa. C’est un facteur de bien-être et de productivité.

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