D’après les analyses techniques menées parla FFSA et le Gema, les ratios combinés des segments auto et habitation s’élèverontrespectivement à 102 et 104 %.
Comment se porte la branche automobiledepuis le début de l’année ?
Selonles analyses menées par la FFSA et le Gema, les cotisations ont gagné 3 % en2012. Et ce, après une hausse de 3,5 % sur l’exercice 2011. Cette augmentation s’explique,pour moitié, par la croissance organique qui résulte de l’essor du parcautomobile, mais aussi de l’amélioration du taux d’équipement des assurés enmatière de garanties. L’autre moitié est liée aux majorations tarifairesappliquées par les différents acteurs.
Quelles sont les grandes tendances enmatière de sinistralité auto ?
Sur leshuit premiers mois de l’année, nous constatons une baisse de la fréquence des accidents :- 1 % en RC matériels et - 1,8 % en RC corporels. Néanmoins, leurs coûts moyens necessent d’augmenter, respectivement de 2 et 5 %. En corporels, la dérives’explique notamment par le poids des sinistres lourds. C'est-à-dire lesdossiers où les victimes présentent une AIPP (atteinte à l'intégrité physique et psychique) d’au moins 20 %.D’où la volonté des assureurs de disposer d’un outil d’appréciation commun àl’ensemble des parties prenantes, comprenant à la fois une nomenclature et unbarème médical unique. Au final, le ratio combiné de la branche automobile s’élèveraà 102 %. Autrement dit, la branche automobile restera déficitaire en 2012, d’unpoint de vue strictement technique.
Quel sera l’impact, selon vous, de la priseen charge de la revalorisation des rentes ?
Commevous le savez, le gouvernement a choisi de transférer à compter du 1er janvier 2013 la prise en charge des rentes du Fonds de garantie des assurancesobligatoires de dommages (FGAO) aux assureurs privés. Nous estimons que le coûtpour les assureurs est de l’ordre de 200 à 250 M€, soit l’équivalent de 3 % dela charge RC et de 1 % de la charge sinistre totale. Ce transfert de compétenceest donc une décision très lourde pour le secteur. Tous les opérateurs sont eneffet tenus, par le cadre prudentiel, de provisionner les majorations derentes.
Justement, avez-vous trouvé un accord pourle calcul et le plafonnement des majorations ?
Aujourd’hui,les revalorisations sont calculées à partir de l’indice vieillesse de laSécurité sociale. Nous sommes d’accord pour prendre en charge l’inflationlorsque celle-ci est normale. Je vous rappelle que les assureurs doiventprovisionner sur des périodes qui peuvent aller jusqu’à plus de quarante années.Or, à l’heure où je vous parle, nous n’avons pas encore trouvé d’accord avec leTrésor concernant un éventuel plafonnement des revalorisations des rentes. J’insistesur le fait que la rente est, selon nous, la meilleure façon de protéger lesvictimes d’un accident de la route. Mais de toute évidence, cette forme deprestation se retrouve aujourd’hui pénalisée dans la mesure où certainsassureurs pourraient revoir leur position sur le sujet.
Et qu’en est-il du segmenthabitation ?
Nousanticipons une hausse de 6 % des cotisations pour l’exercice 2012, avec, àl’instar du marché automobile, une part importante liée à la croissanceorganique. Mais l’année a été marquée par une séquence de froid en févrierdernier. Cet événement a généré une augmentation de 24 % du nombre de dégâts deseaux. Cet épisode a également engendré des incendies plus importants du fait,par exemple, de la mauvaise utilisation de chauffage d’appoint. Alors que lecoût moyen d’un sinistre incendie est habituellement de l’ordre de 15 000 €, nous avons enregistré davantage de sinistres compris entre 80 000 et150 000 €. Au final, selon les estimations FFSA-Gema, la vague de froid a provoquéun surcoût de 500 M€ aux assureurs. En matière de vol, nous constatons unehausse de la fréquence de 2,2 %, et ce, après une année 2011 elle-même enaugmentation de plus de 12 %. Dans ce contexte, le ratio combiné devrait sesituer autour des 104 %. Par conséquent, la branche en 2012 sera déficitaire,d’un point de vue technique, en dépit de l’absence de catastrophes naturellesmajeures. Néanmoins, les mini-tornades du week-end dernier qui ont frappéMarseille et la Vendée, démontrent, s’il le fallait, que l’année n’est pasencore terminée.