Le Macif fin prêt pour le Vendée globe

Publié le 1 septembre 2012 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h42

Vincent Bussière

Le skipper François Gabart a bouclé ses derniers entraînements avec le monocoque construit par la mutuelle en vue de s'aligner au départ de la plus extrême des courses autour du monde en solitaire. Rencontre à bord.

Insensiblement, la vitesse a augmenté et l'écume laissée derrière la poupe a considérablement blanchi. « Ça fume », constate l'air réjoui Jimmy Le Baut, l'un des préparateurs du Macif, le voilier engagé par la mutuelle du même nom dans le prochain Vendée globe challenge en novembre. Et pourtant ce jour-là, entre La Rochelle et l'île d'Oléron, ni le vent ni la mer n'étaient vraiment formés : tout juste 21 nœuds sur le cadran de l'anémomètre. Et son skipper, François Gabart, de raconter la genèse de ce projet - tout en gardant un œil sur ce qui a trait à l'allure du bateau. A bord, la petite dizaine de passagers et marins embarqués pour l'occasion se délectent de cette sortie en appréciant le bruit de turbine produit par le glissement de la carène sur les flots. Et pour ceux qui ont hissé à la force des bras les 100 kg de cette grand-voile de 400 m2 au sommet de 29 mètres du mât aile, pareil son a de quoi faire oublier un effort particulièrement physique, malgré le renfort d'une colonne de winchs !

Des valeurs partagées

Pour la Macif et François Gabart, tout a commencé en novembre 2010, quand fut prise la décision de s'aligner au prochain "Vendée". « L'endurance et le défi extrême que pose une participation à ce tour du monde en solitaire cadrent bien avec les valeurs de l'esprit mutualiste. Car sans le travail de toute son équipe à terre, François ne pourrait pas grand-chose », insiste Jean-Bernard Le Boucher, le responsable du programme courses de la mutuelle niortaise. Des valeurs qui ont également attiré Generali et Groupama. L'assureur vert avait d'ailleurs fait de la voile son plus gros budget sponsoring sous le règne de Jean Azéma.

Pour la Macif, l'engagement est donc plus récent. Et dès le début, la mutuelle a dû résoudre une équation : faut-il racheter un monocoque ou en faire construire un, moyennant un budget de 2 M€ étalé sur un peu plus d'un an ? Bien que plus onéreuse, la seconde solution s'impose pour la Macif. En effet, plutôt que d'aménager le Foncia de son mentor Michel Desjoyaux, le sponsor et ses marins décident de lui construire un jumeau, et de tabler sur des solutions éprouvées. Au plus grand bonheur du skipper. Agé aujourd'hui de 29 ans, il détient un palmarès plutôt conséquent avec une deuxième place dans la Solitaire du Figaro 2010. Mais il ne peut se prévaloir de beaucoup de milles parcourus en Imoca 60, ces monocoques de plus de 18 mètres conçus pour labourer les mers du Sud déchainées. Mais en choisissant de construire son propre voilier, la Macif a été vite confrontée à un problème. CDK technologies, le chantier prévu, n'était pas disponible pour ce projet. Le flotteur sera donc scindé en deux : le pont proviendra de chez JMV à Cherbourg, et la coque de Green Marine en Grande-Bretagne. Et là, les compétences d'ingénieurs de François Gabart feront merveille, car comme il l'explique avec un fin sourire, « l'essentiel c'est d'en comprendre un peu plus que les autres et de savoir se faire expliquer le reste ». Grâce aussi aux conseils éclairés de Michel Desjoyaux et de son agence Mer agitée, le Macif sera aménagé dans les temps chez CDK à Port-la-Forêt (Finistère) pour être lancé en septembre 2011, après une série de tests de retournement et de gite ou couchage à l'horizontale, afin de jauger de sa flottabilité en condition extrêmes.

Un an de préparation

Ce qui a laissé à François Gabart plus d'un an pour se préparer au grand départ prévu en novembre prochain. Du coup, en guise de galop d'essai, le skipper a participé cet hiver à la transat Jacques Vabre, où il terminera à une belle quatrième place, avant de remporter dans la foulée la transat BtoB, son baptême en solo sur le Macif. Autant de résultats de très bon augure avant le prochain Vendée globe, considéré par beaucoup comme l'Everest de la course au large.

Mais, auparavant, le bateau devra subir une dernière épreuve capitale : celle d'un désossage complet afin de contrôler tous ces équipements, et, si le besoin s'en fait sentir, de remplacer tout ce qui est prématurément usé ou menace de casser en course. Avant de repartir pour quelques autres séances à la mer afin que François Gabart s'y acclimate définitivement.

Le Vendée globe, un tour du monde mythique de 24 000 milles qui passe par les caps Horn, de Bonne Espérance et de Leeuwin. A bord du Macif, François Gabart s'élancera au départ de la prochaine édition, le 10 novembre prochain devant les digues des Sables-d'Olonnes. A 29 ans, il sera le benjamin de la flotte.

Le Vendée globe, un tour du monde mythique de 24 000 milles qui passe par les caps Horn, de Bonne Espérance et de Leeuwin. A bord du Macif, François Gabart s'élancera au départ de la prochaine édition, le 10 novembre prochain devant les digues des Sables-d'Olonnes. A 29 ans, il sera le benjamin de la flotte.

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