journaliste
Et le moins que l’on puisse dire est que les Français sont à la fois peu informés et sceptiques à ce sujet par rapport aux salariés des autres pays sondés (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni), selon le sondage réalisé par Odoxa : 58 % des salariés français ignorent tout du dialogue social européen et, si une courte majorité juge qu’il peut être efficace pour harmoniser les normes sociales ou lutter contre le dumping social, ils sont globalement circonspects sur son utilité. Ils privilégient largement, à l’instar de leurs homologues allemands, les discussions au niveau national, contrairement aux salariés italiens et espagnols qui donnent priorité aux négociations européennes et estiment important leur impact sur leurs conditions de travail. Paradoxalement, les salariés britanniques sont les plus au fait du dialogue social européen, le sujet ayant été largement abordé dans le cadre du Brexit.
Au niveau local, 61 % seulement des sondés français jugent « bon » le dialogue social dans leur entreprise (contre 83 % pour les Allemands) et une majorité (53 %) estime qu’il se dégrade. Ils sont aussi les moins nombreux, à 53 %, à considérer que le dialogue social dans leur entreprise permet de résoudre leurs problèmes et d'améliorer leur vie au travail.
Enfin, dernier indicateur d’une perception pour le moins mitigée du dialogue social par les Français : ils le qualifient de « conflictuel » dans leur entreprise, quand les Italiens et les Britanniques le voient avant tout « constructif » et les Espagnols « apaisé ».