L’association de consommateurs UFC-Que choisir a mené l’enquête pour mesurer l’impact sur les tarifs des mutuelles de l’entrée en vigueur le 1janvier 2020 du 100 % santé.
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Après un appel à témoignages, l’association a pu étudier près de 500 contrats de 86 organismes. Il en ressort que l’arrivée du 100 % santé coïncide avec une inflation médiane de 5 % des tarifs d’assurance santé, soit un surcoût médian de plus de 80 € pour les assurés. L’association note une grande disparité dans les pratiques des complémentaires : alors que l’inflation médiane est modeste à la Macif et à La Mutuelle générale, elle s’envole chez Apicil et chez Swiss Life. Ce dernier conteste tant la méthodologie que les résultats. Devant ces constatations, l’association appelle le ministère de la Santé à « mettre en œuvre sans attendre la résiliation à tout moment des contrats d’assurance santé, pour permettre aux assurés de jouer leur rôle de régulateur du marché ».
L’étude n’a pas manqué de faire réagir les organismes visés. Ainsi, la Mutualité française conteste la méthodologie d’UFC-Que choisir qui « n’est en rien représentative, ni des 40 millions de contrats portés par les complémentaires santé, ni des tarifs pratiqués » et par conséquent « ne peut pas être considérée comme une méthode sérieuse ». La Mutualité française ajoute que le déploiement du reste à charge zéro n’a pas d’impact significatif sur le montant des cotisations et que la concurrence, déjà effective, n’a pas freiné la hausse des dépenses de santé. De son côté, La Mutuelle générale précise que les hausses de tarifs, hors effet d’âge, ont été de 0,8 % à 2,5 %, ce qui s’explique essentiellement par l’inflation médicale. Enfin, elle estime que ses frais de gestion devraient diminuer de 2 points en 2019.