L’ANALYSE DU MOIS DE S&P GLOBAL RATINGS

L’assurance vie reste sous pression en 2018

Publié le 8 mars 2018 à 8h00

Charlotte Chausserie-Laprée

Le contexte de taux d’intérêt faibles persistant ainsi que les réformes récentes continueront d’influencer l’offre d’assurance vie du marché français en 2018. En particulier, la mise en place d’une sur les revenus d’épargne réduit légèrement l’avantage fiscal de l’assurance vie.

Charlotte Chausserie-Laprée
analyste assurance

Dans cet environnement peu porteur, les assureurs continuent de réorienter leur mix produit vers des activités qui génèrent de meilleures marges et requièrent moins de fonds propres, telles l’épargne en unités de compte (UC) ou bien la prévoyance.

En 2017, la part des ventes de contrats d’épargne en UC s’est accrue. L’encaissement pour ce type de contrat représentait en moyenne 28 % des primes d’assurance vie collectées au cours des neuf premiers mois de l’année, contre 20 % sur l’année 2016. Toutefois, les produits traditionnels (contrats euros) dominent toujours, malgré leur faible attractivité pour les assurés et les faibles marges dégagées par les assureurs. Les revenus relatifs à ces produits résultent de la marge que les assureurs conservent après avoir versé un rendement aux assurés. Selon nous, la faiblesse des taux servis devrait permettre le maintien des marges sur ce type de produits : le taux de rendement minimum garanti estimé est de 0,5 % en moyenne pour les polices existantes et de zéro pour les contrats souscrits plus récemment. Notons que les assureurs vie français disposent de plus de flexibilité pour partager les pertes potentielles d’investissement avec les assurés, les taux garantis sur le marché français étant inférieurs à ceux pratiqués dans les pays voisins, tels que l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie.

Par ailleurs, une évolution réglementaire importante a vu le jour concernant les contrats d’assurance de prêts. Ces produits font maintenant l’objet d’une option de résiliation annuelle, ce qui pourrait impacter la rentabilité de cette activité jusqu’alors quasi monopolisée par les filiales de banques.

Un effet de sélection adverse pourrait également émerger puisque les jeunes assurés seraient incités à opter pour des offres plus attrayantes car individualisées, tandis que les assurés plus âgés conserveraient leur police actuelle et continueraient à bénéficier de prix avantageux établis sur la base de la mutualisation (contrat groupe).

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