analyste senior
Depuis 2016, les assureurs belges publient des résultats en amélioration, notamment grâce à la bonne tenue des marchés financiers et à un arbitrage de la Banque nationale de Belgique, en charge de la régulation du secteur. En effet, celle-ci a exempté de nombreux assureurs de l’obligation de doter la réserve communément appelée « clignotant ». Cette réserve avait été mise en place pour couvrir le risque de taux d’intérêt bas pour certains types de contrat d’épargne. Par ailleurs, la croissance des ventes de polices en unités de compte devrait continuer à soutenir la rentabilité du secteur, même si cette activité représente encore une part très minoritaire du mix produit. Nous estimons cependant que le niveau de rentabilité du secteur restera modéré dans les prochaines années, avec un ratio résultat net sur total des actifs inférieur à 0,5 % en moyenne. En réponse à l’attrait réduit des polices à taux garanti, les assureurs ont volontairement réduit les ventes de ces produits. Ces mesures ont eu un impact négatif sur les volumes des polices souscrites, lesquels ont fortement diminué en 2017 d’environ 10 %, après une contraction de 3 % en 2016. Nous nous attendons à une stabilisation progressive au cours des prochaines années en faisant l’hypothèse d’une amélioration graduelle de l’environnement de taux d’intérêt.
Le secteur continue d’être exposé de façon limitée au risque de déséquilibre entre la « duration » de l’actif et celle du passif. Nous estimons celui-ci entre un et deux ans pour la plupart des acteurs, ce qui est plutôt dans la moyenne basse en Europe. Ceci s’explique notamment par des échéances moyennes de passif relativement courtes (six à huit ans) pour la plupart des produits. Il existe par ailleurs des règles de rachat contraignantes qui favorisent plutôt les assureurs. Bien que le taux garanti moyen des contrats d’épargne en portefeuille baisse progressivement, il reste relativement élevé, autour de 2,5 %, ce qui est au-dessus de la moyenne européenne. Ceci a conduit certains assureurs à faire des offres de rachat ponctuelles pour des polices assorties de taux garantis à très long terme et se situant à un niveau déconnecté par rapport à l’environnement actuel. D’autres contrats à taux garanti élevé et venant à échéance sont progressivement réorientés vers des polices offrant des garanties inférieures à 1 % ou vers des contrats en unités de compte. La plupart des assureurs belges fondent leur modèle d’affaire sur des accords de distribution exclusifs avec les grandes banques du pays, ce qui limite l’entrée potentielle de nouveaux acteurs. De surcroît, le marché est très concentré ; nous estimons que les trois premiers et les dix premiers assureurs vie représentent respectivement 50 % et 90 % des primes souscrites.