« L'assurance habitation n'est pas une assurance scolaire ! »

Publié le 27 septembre 2018 à 8h00

Laura Fort

Philippe Bénet, président de la MAE

Laura Fort
journaliste

Philippe Bénet a fait sa deuxième rentrée en tant que président de la MAE. A l'écoute du terrain et entouré de spécialistes des risques scolaires, il ne craint pas la concurrence des nouveaux entrants.

Quels changements avez-vous impulsés depuis votre arrivée à la présidence de la MAE en février 2017 ?

Je m'inscris dans la continuité du travail d'Edgard Mathias, tout en apportant ma spécificité. Il y a un an, j'ai souhaité réorganiser l'accueil téléphonique dans un souci d'efficacité. En effet, pendant la période de rentrée, nous recevons environ 80 000 appels et un pic a lieu le lendemain de la rentrée scolaire avec environ 25 000 appels. En outre, le flux a tendance à augmenter chaque année.

Pour faire face aux demandes, nous disposons désormais de trente conseillers commerciaux répartis sur tout le territoire auxquels s'ajoutent trente personnes au sein d'une plate-forme à Rouen et une centaine de téléconseillers en renfort sur cette période.

Quelles garanties avez-vous fait évoluer au sein des contrats d'assurance scolaire ?

L'évolution des garanties se fait en fonction des remontées des adhérents que recueillent près de 600 salariés et 2 500 militants bénévoles, essentiellement des enseignants ou d'anciens enseignants. C'est de cette manière que nous avons intégré à tous les contrats le soutien psychologique en cas de harcèlement ou de cyber-harcèlement, et que nous disposons d'un service d'information juridique sur l'e-réputation. Nous avions d'ailleurs procédé de la même manière lorsque nous avons lancé ce même service pour le racket en 2001.

La concurrence étant de plus en plus vive, comment parvenez-vous à vous différencier ?

D'abord, nous n'avons pas d'actionnaires à rémunérer. Nous ne considérons donc pas l'assurance scolaire comme un « marché ». Depuis les années 1980, d'autres acteurs ont compris qu'ils pouvaient utiliser l'assurance scolaire comme produit d'appel dans le cadre d'une stratégie de multi-équipement des assurés. Nous ne nous positionnons pas du tout de cette manière.

Ce qui nous différencie, et nous conforte dans le même temps, tient dans la qualité de notre offre : nous proposons des garanties complètes, sans franchise, des frais de soins pris en charge en France comme à l'étranger, des montants de remboursements plus élevés, et aucune surprise sur le fait qu'une garantie soit incluse ou en option. Nos tarifs sont compris entre 11,90 € et 38,50 € par an. Et nous disposons de partenariats avec le Secours populaire et les Restos du cœur pour prendre en charge l'assurance scolaire des familles en difficulté.

L'assurance scolaire comme extension de garanties d'un contrat MRH vous semble-t-elle une bonne formule ?

L'assurance habitation n'est pas une assurance scolaire ! Elle ne protège l’enfant que lorsqu’il est responsable d’un dommage, et non lorsqu’il en est victime. L’assurance scolaire est un produit à part entière, avec des spécificités liées aux besoins et à l’âge de l’enfant. Contrairement à un assureur généraliste, nous avons à notre disposition des experts dans chaque département qui connaissent précisément les risques d'une cour de récréation ou d'un cours de sport.

Quelles actions de prévention menez-vous actuellement ?

Une dizaine de chargés de prévention interviennent gratuitement dans les établissements scolaires de la maternelle au lycée, sur tout le territoire. Actuellement, plus de 60 % de nos interventions concernent les violences entre pairs, le harcèlement et le cyber-harcèlement, mais aussi les accidents domestiques et les gestes de premiers secours.

Sur quelles autres cibles de clientèle vous êtes-vous diversifiés ?

Notre cœur de cible, c'est l'enfant et son environnement proche : nous distribuons donc des solutions pour protéger sa famille, son domicile et les appareils mobiles du foyer. La MAE grandit avec ses adhérents et les accompagne tout au long de leur cycle de vie. Nous réfléchissons toujours à d'éventuels partenariats pour offrir des services à nos adhérents. Nous avons par exemple scellé un partenariat avec la société de services à la personne O2, pour permettre aux étudiants assurés de trouver plus facilement un job.

Pourriez-vous vous développer à l'étranger ?

Non, nous n'avons pas vocation à nous développer hors de France. Il peut nous arriver d'avoir des demandes dans les départements limitrophes d'autres pays, mais nous nous concentrons sur les familles françaises. Il me semble d'ailleurs que l'assurance scolaire est une spécificité bien française.

Y a-t-il matière à innover dans l'assurance scolaire ?

Oui, nous utilisons de plus en plus le canal digital. Notre site internet reçoit de nombreuses visites grâce à la mise en place l'an dernier d'une procédure d'adhésion simplifiée en ligne. Nous nous développons également sur les réseaux sociaux.

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