Interview de la semaine

« La taxe exceptionnelle aura un impact sur les entreprises, à l’heure où elles ont besoin d’être soutenues »

Publié le 1 octobre 2020 à 8h00

Nessim Ben Gharbia

Catherine Touvrey, directrice générale d’Harmonie mutuelle

Nessim Ben Gharbia
Journaliste

La dirigeante revient sur l’impact de la Covid-19 sur l’activité d'Harmonie mutuelle et réagit à la taxe exceptionnelle sur les complémentaires prévue dans le PLFSS 2021 (retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le n°261 de La Tribune de l'assurance daté d’octobre).

Avez-vous mesuré l’impact de la pandémie sur Harmonie mutuelle ?

Quand nous avons été confrontés à cette crise sans précédent, nous avons mis en place un plan d’accompagnement en consacrant une enveloppe de trésorerie de 150 M€, deux tiers en santé et un tiers en prévoyance, pour mettre en place les mécanismes proactifs de report/échelonnement des cotisations. Nous avons adopté une démarche volontariste ciblant particulièrement les TPE-PME actives dans les secteurs les plus impactés par les arrêts d’activité. Nous avons également levé les procédures de précontentieux sur cette période-là, nous les avons reprises depuis dans une logique différente d’accompagnement en lien avec nos chargés d’affaires.

A la rentrée, nous avons 1 000 entreprises de moins de 100 salariés qui ont demandé un report de cotisations pour un montant total de 23 M€ en santé et de 45 M€ en prévoyance. Nous avons conclu des plans d’échelonnement avec ces entreprises. Mais il y a des sociétés qui ne pourront pas payer leurs engagements lors du 3e trimestre. Il est donc nécessaire d’attendre la fin de l’année pour dresser un bilan exhaustif.

L’exécutif a annoncé que les complémentaires seront taxées à hauteur de 1,5 Md€, comment accueillez-vous cette mesure ?

Nous pensons que ce n’est pas la bonne façon de faire. Nous sommes disposés à participer à l’effort à travers des restitutions de certaines dépenses prises en charge en urgence par la Sécurité sociale. Sur le fond, nous sommes pour la logique de solidarité nationale, mais nous défendons le fait que cette contribution soit volontaire, contractuelle et limitée dans le temps.

Ce que je note, c’est qu’au niveau de Bercy, Bruno Le Maire a eu des paroles assez fortes pour rappeler le rôle des assureurs dans l’économie et la protection sociale. Une taxe exceptionnelle aura in fine un impact sur les entreprises à l’heure où elles ont besoin d’être soutenues.

Comment vous inscrivez-vous dans la stratégie du groupe Vyv ?

Nous sommes à l’origine de la création du groupe et acteur de sa construction. En 2020, les faits importants sont la mise sur le marché d’un certain nombre d’offres. La fabrication des offres et des services se fait de plus en plus en commun. Nous avons développé des produits sur le marché de l’épargne-retraite, revu nos gammes prévoyance, continué à renforcer notre réseau et lancé notre couverture en ostéopathie. Nous avons également travaillé sur la convergence du tiers payant entre les mutuelles du groupe et nous aurons des annonces sur le sujet en 2021. Globalement, nous observons une dynamique intéressante avec une logique de mise en commun de nos ressources.

Quelles sont vos ambitions sur le marché emprunteur ?

Si nous raisonnons en termes de parts de marché, nous sommes sur des proportions stables. Notre portefeuille représente 15 % de ce qui se fait en dehors des contrats groupes. Sur la question du prix, nous sommes compétitifs. Dans de nombreux contrats, nos offres permettent de diviser par deux le prix de l’assurance. Cela reste donc extrêmement intéressant de faire jouer des acteurs alternatifs à la banque.

Nous avons passé en début d’année les 60 000 assurés en emprunteur. Nous étions avant le confinement sur un rythme annuel de développement autour de 7 000 affaires nouvelles par an. C’est le premier contrat de prévoyance des Français. Ce qui nous motive, c’est de favoriser l’accès à tous sur ce marché, notamment pour les risques aggravés et sur l’aspect tarifaire.

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