Interview de la semaine

« La taille critique de la gestion santé-prévoyance est en forte hausse »

Publié le 26 avril 2018 à 8h00    Mis à jour le 26 avril 2018 à 11h40

Stéphane Tufféry

Vincent Harel, directeur de l'activité santé et prévoyance de Mercer France

Stéphane Tufféry
rédacteur en chef

Le directeur général du courtier gestionnaire Mercer France fait le point sur l’environnement de marché de la santé-prévoyance en profonde mutation et sur les ambitions de la filiale du groupe MMC pour tirer profit de ces transformations.

Quel est le contexte du marché santé-prévoyance sur lequel évolue Mercer France ?

La révolution digitale mais aussi réglementaire rebat les cartes ces dernières années. Pour y faire face, les investissements nécessaires font évoluer à la hausse les notions de taille critique et de volume sous gestion. Résultat, le marché de la gestion santé-prévoyance, jusque-là très atomisé, s’engage dans un vaste mouvement de recomposition.

Une tendance renforcée par la prochaine mise en œuvre du règlement européen sur les données personnelles (RGPD) alors que les courtiers gestionnaires des assurances de personnes (ADP), comme Mercer, mais aussi les pure players de la gestion pour compte ou les porteurs de risques, gèrent des données personnelles en très grand nombre, d’autant plus sensibles qu’elles sont des quasi données santé.

En outre, les modes de consommation et les attentes des bénéficiaires évoluent également et obligent les opérateurs à repenser leurs prestations.

In fine, l’industrie se réorganise et les opérateurs arrêtent des stratégies qui vont de l’externalisation pure et simple pour les acteurs les moins bien représentés sur le marché ou ceux désireux de redéployer leurs équipes de gestionnaires en front office, aux rapprochements, en passant par les partenariats.

La gestion des prestations santé-prévoyance est un marché en mouvement de longue date mais le rythme de sa mutation s’accélère très sérieusement. Les appels d’offres et les initiatives se multiplient de la part de toutes les typologies d’acteurs.

Quelle est aujourd’hui selon vous la taille idoine d’un portefeuille sous gestion ?

Il y a une dizaine d’années, il fallait un million de personnes protégées pour avoir la taille critique. Aujourd’hui, le volume est plus de l’ordre de 4 à 5 millions de personnes. Très peu d’opérateurs ont d’ores et déjà cette taille. Ainsi, parmi les courtiers gestionnaires du marché français, Mercer figure dans le top 3 avec 1,3 million de personnes protégées.

Quelles sont les conséquences pour Mercer ?

Concrètement, nous avons noué un partenariat avec le pure player GFP, qui dispose d’un portefeuille peu ou prou comparable au nôtre, pour développer une plate-forme de gestion entièrement nouvelle. Le déploiement de ce tout nouveau système informatique de gestion est effectif depuis le 1er janvier et sera généralisé à tous nos bénéficiaires d’ici l’été.

Je considère que nous avons un coup d’avance sur le marché avec ce nouvel outil. Notre plate-forme de gestion est l'une des plus importantes et des plus performantes de la santé collective en termes de fiabilité, de sécurisation des échanges et des services aux clients.

Cet outil est-il ouvert à d’autres ?

Absolument et compte tenu des évolutions de marché que je viens d’évoquer, disposer d’un outil informatique à la pointe des technologies actuelles constitue un élément différenciant et attractif pour les opérateurs qui sont en train de repenser leur stratégie en matière de santé-prévoyance.

Quelles sont les ambitions de Mercer pour l’exercice en cours ?

Au-delà de la digitalisation et de la montée en charge de notre nouvelle plate-forme de gestion, la prévention est le sujet qui monte en puissance actuellement et sur lequel Mercer porte ses efforts.

Par ailleurs, nos ambitions en régions et auprès des PME sont élevées. Déjà très présents auprès des grandes entreprises, c’est au sein du tissu industriel des PME que nous entendons baser notre développement.

En prévoyance mais aussi en santé, je constate un mouvement d’ampleur qui vient des pays anglo-saxons et s’impose progressivement en France : celui des avantages sociaux à la carte (employment benefits). La surcomplémentaire en fait partie et Mercer vient d’en lancer une, « Optimale », agnostique du socle de base.

Au total, nos ambitions sont fortes mais pour l’heure les résultats sont au rendez-vous puisque d’une année sur l’autre, nous enregistrons quatre fois plus d’affaires nouvelles qu’à la même date en 2017.

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