Florence Lustman, présidente de France assureurs, et Paul Esmein, directeur général

« La sinistralité IARD des professionnels et des entreprises progresse de 9% en 2024 »

Publié le 3 avril 2025 à 9h00

Sarah Noufi    Temps de lecture 3 minutes

À l'occasion de la présentation du bilan de l'assurance française en 2024, rencontre avec le binôme à la tête de France assureurs qui revient sur l'exercice passé pour l'épargne (29,4 Md€ de collecte nette sur le marché) et pour les assurances de biens et de responsabilités (CA de 75,3 Md€, +6,8%). Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro 311 daté d’avril de La Tribune de l’assurance.

Quel est le bilan de l’exercice 2024 pour l’assurance vie ?

Paul Esmein : 2024 a été une année très positive, avec des niveaux de collecte qui ont encore battu des records en janvier 2025. À fin janvier, nous avons franchi le cap des 2 000 Md€ d’encours. Cela témoigne de la solidité et de la résilience du secteur ainsi que de l’attrait des épargnants pour ce produit, malgré un environnement économique incertain.

Florence Lustman : L’assurance vie est un produit d’investissement de long terme avec une détention moyenne des contrats de treize ans, ce qui permet un financement efficace de l’économie : 63 % des encours d’assurance vie financent des entreprises. Un quart des encours est investi en actions. D’un point de vue géographique, 80% des investissements se situent en France et dans la zone euro, avec une forte empreinte en France.

Et celui de la retraite supplémentaire ?

Paul Esmein : Le PER confirme son succès sur l’exercice 2024, tant en collecte brute qu’en collecte nette, une dynamique confortée début 2025 avec une hausse de la collecte en janvier de 40 % par rapport à janvier 2024. Aujourd’hui, plus de 11 millions de Français détiennent un PER. Il est intéressant de noter que, selon la DREES, 30 % des nouveaux souscripteurs ont moins de 40 ans. Ils inscrivent donc leur épargne dans le temps long.

Quelle a été la sinistralité IARD 2024 ?

Florence Lustman : En habitation, le premier poste de sinistres en 2024 correspond aux dégâts des eaux, en raison de l’excès de pluviométrie. Les régions métropolitaines où les excédents pluviométriques les plus importants ont été observés sont celles qui voient la fréquence de ce type de sinistres fortement augmenter. Il faut savoir que, en vingt ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont augmenté de 134 % du simple fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Toujours en habitation, le coût moyen des incendies a augmenté de 2,7 % en 2024. En vingt ans, les indemnisations des incendies ont augmenté de 47 %, là encore à cause de l’évolution de la fréquence et du coût moyen des sinistres.

La sinistralité des assurances des professionnels et des entreprises a augmenté de 9 % en 2024. Le rythme de croissance de cette sinistralité s’accélère : elle était de +1,7 % en moyenne entre 2004 à 2014, puis de +4,9 % entre 2014 et 2024 et atteint même +6,2 % sur les cinq dernières années.

En automobile, le coût moyen est la variable la plus dynamique sur les vingt dernières années. Agir sur ce coût moyen est indispensable pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages face à une dépense contrainte.

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