Sidney Mbassi, directeur général adjoint de Praeconis
Journaliste
Le DGA analyse l'impact de la prochaine entrée en vigueur de la résiliation infra annuelle des contrats santé et affiche les ambitions du courtier grossiste pour l'avenir.
La résiliation infra annuelle des contrats santé aura-t-elle un impact significatif sur le marché ?
Contrairement à ce que tout le monde dit, la résiliation infra annuelle ne va pas faire baisser les tarifs. Cela va créer de la volatilité et les assureurs amortiront les contrats à plus court terme, ce qui entraînera forcément une augmentation des tarifs.
Cela va rebattre les cartes au niveau de la distribution. Nous serons obligés de la simplifier afin qu’elle soit moins chère, plus digitale et tournée vers le self care, c’est-à dire le client qui fait lui-même son adhésion.
Certains disent qu’en dommages, la résiliation infra annuelle n’a pas eu de grandes répercussions au niveau de la taille des acteurs (en nombre d'assurés). Mais en IARD, il n’y a pas le niveau de rotation qui existe en assurance de personnes. Les conséquences seront donc plus importantes sur la mobilité et la rotation en assurance de personnes qu’en dommages.
Avez-vous des éléments chiffrés sur la sinistralité santé-prévoyance sur 2020 ?
Au terme du premier semestre, nous estimons la baisse des dépenses en santé des complémentaires de l’ordre de 20 %. C’est dû à de multiples facteurs (chute des consultations dentaires et ophtalmos, retard de facturation des hôpitaux). Mais nous avons observé un effet rebond cet été avec des consultations qui repartent à la hausse. En septembre, nous restons tout de même à 10 % de décalage par rapport à d’habitude.
Cela étant, cette baisse des dépenses est à nuancer vu que beaucoup d’entreprises ont reporté leurs cotisations collectives en santé. De son côté, la prévoyance a été sinistrée en 2020, avec notamment la hausse des arrêts de travail constatée et la baisse des cotisations.
Quel bilan tirez-vous pour Praeconis ?
Durant l’année passée, Praeconis a connu une belle croissance du chiffre d’affaires. Notre objectif en 2020 est de présenter une croissance similaire en rentabilité. Notre chiffre d’affaires a augmenté de 37 % en 2019, pour s’établir à 6 M€ (en croissance organique). Pour le moment, nous ne faisons pas de croissance externe. Notre objectif est de croître sur nos marchés et nos particularités, mais nous voulons vraiment éviter des rachats. Nous nous positionnons uniquement sur de la croissance et le développement interne.
Comment vous positionnez-vous aujourd’hui ? Pour quelle stratégie ?
En dix ans, Praeconis s’est surtout développé sur le marché de l’assurance individuelle en santé et en prévoyance. Nous avions besoin de stabilité en termes d’offres, mais aussi en termes de produits et solutions.
Depuis le déconfinement, nous avons décidé de repenser notre modèle de développement et de nous concentrer sur des produits en santé et prévoyance TNS et collectif.
Praeconis souhaite proposer des produits modulaires, équilibrés, et venir en aide aux différents adhérents pour leur proposer des solutions adaptées au meilleur rapport qualité/prix. Nous nous positionnons en tant que challengers.
En ce qui concerne les contrats collectifs, nous ciblons les TPE/PME. Nous avons dix ans d’expérience en assurance individuelle. Notre cœur de cible représente donc des entreprises à taille humaine, qui ont jusqu’à 30 salariés. Leur gestion est très proche de celle appliquée en individuel qui fait partie de notre ADN.