« La profession de courtier ne peut pas rester désunie »

Publié le 2 avril 2015 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h35

Laurent Poillot


Lareprésentation syndicale du courtage est en pleine recomposition après l’échecdu projet d’union nationale fin 2014. Le président du Sycasef, dernier-né parmiles syndicats professionnels régionaux, explique le pourquoi de cette créationet tire la sonnette d’alarme vis-à-vis des divergences dans la profession.

Plusieurs membres ducomité directeur du Sycra (Syndicat des courtiers rhônalpins) ont tenu uneconférence de presse pour déplorer votre initiative d'avoir constitué, débutfévrier, un syndicat de courtiers dissident. Que leur répondez-vous ?

Nousavons créé le Sycasef, Syndicat des courtiers d'assurances du Centre et duSud-Est de la France, pour défendre une vision du syndicalisme professionneldifférente de celle retenue par le Sycra, arc-bouté sur ses 80 ans d'existenceet ses particularités de "village gaulois". Nous considérons que lasurvie des cabinets de courtage passe par leur représentativité nationale, tantnotre métier est devenu confidentiel : sur 4 000 courtiers exerçant leur activitéà titre principal, près d'un millier adhèrent à la CSCA au travers de dix syndicats régionaux ou catégoriels, tels que l'Ucamat, pour les activitésd'assurance maritime et de transports, et le Syndicat 10 – qui a décidé dequitter la CSCA. Nous sommes déjà si peu nombreux dans nos syndicats respectifsque nous n'aurons jamais le poids suffisant pour faire valoir nos intérêts devantles grandes organisations, publiques et privées, sans une union syndicale,quitte à dissoudre nos syndicats pour la réaliser.

Quitte, en attendant, à jouerla carte de la division ?

Cen'est pas le but. Je répète que notre profession ne pourra pas rester désunie.Nous avions eu de nombreux débats au Sycra – le Syndicat des courtiers d'assurances Rhône-Alpes Auvergne– sur la perspective d'une unionnationale. Et pas seulement entre membres du comité directeur : nous avionsmême convoqué une assemblée générale extraordinaire à ce sujet. Il en étaitressorti que 70 % des adhérents ne souhaitaient pas l'union. Dont acte.Mais lorsqu'au début décembre 2014, le syndicat parisien du Sycarif a annoncé qu'il ne donnait plus son accord auprojet d'union, son blocage a fait l'effet d'un électrochoc chez les courtiers.Tout le monde a pris conscience qu'il fallait qu'un groupe de travail seremette en marche. Le Sycasef s'est créé dans ce contexte. Nous entrerons à laCSCA pour relancer la politique d'union nationale.

Avec combien de membres ? Leprésident du Sycra, Jean-François Gleizal, dit n'avoir enregistré que 12démissions, sur 130 cabinets adhérents.

Nousreprésentons 35 cabinets, en quasi-totalité rhônalpins : 26 ont quitté le Sycra pour nous rejoindre et nous avons recruté 9 autres cabinets qui n'étaient passyndiqués auparavant. Nous avons besoin d'être 60 à la fin de l'année, pouraller ensuite vers la fusion.

Que leur offrez-vous ?

Nousleur apportons du conseil en intermédiation et les sensibilisons sur lesquestions de conformité avec les règles de l'ACPR. Nous le faisons sous laforme de fiches pratiques. A titre d'exemple, nous en avons créé une sur le"pack courtage" mis en place par la Cnil pour les gestionnaires debases de données de notre secteur. Nous allons aussi prochainement proposer uncontrat de protection juridique en cas de conflit prud'homal ou commercial,avec une ligne d'information juridique dédiée. Nous venons pour cela de mettreen concurrence Juridica (Axa), Protexia (Allianz) et CFDP. Avec de telsservices pratiques, nous voulons occuper le terrain des courtiers de proximité.Pour ces entreprises de très petite taille, nous réfléchissions à appliquer unecotisation adaptée.

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