Interview de la semaine

« LA PPE ne doit pas spolier les assurés les plus anciens »

Publié le 11 avril 2019 à 8h00

Marie-Caroline Carrère

Olivier Sentis, directeur général de la MIF

Marie-Caroline Carrère
journaliste

Le dirigeant détaille les résultats de la MIF et réaffirme sa stratégie d'indépendance (retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro d’avril de La Tribune de l’assurance).

Quel est votre bilan de l’année 2018 ?

Nous avons 200 000 sociétaires et gérons plus de 4 Md€ d’actifs. En 2018, 60 % de nos affaires nouvelles ont été réalisées par une souscription digitale et une signature électronique. Nos taux de frais sur le fonds euros sont de 0,35 % et nous avons servi une rémunération de 2,35 %, au-dessus de la moyenne du marché depuis plusieurs années. Cela est dû en particulier à des frais réduits et une gestion active et internalisée des actifs.

La rémunération du fonds euro baisse mais notre différentiel de frais nous permet un rendement supérieur à la concurrence. Nous dotons en parallèle notre PPE. Notre provision pour participation aux excédents représente 3 % des engagements.

Par ailleurs, il y a deux ans, nous avons ouvert nos contrats épargne aux unités de compte en proposant des produits multisupports. Sur nos 4 000 M€ d’encours en 2018, nous avons 100 M€ d’unités de compte. La collecte en unités de compte de ces deux dernières années est satisfaisante. En revanche, rapportée à l’ensemble de nos actifs, la part d’UC reste faible. Nous avons encore beaucoup à faire.

La collecte brute est de 336 M€, en baisse par rapport à 2017, mais la collecte hors transfert Fourgous est en hausse à 266 M€ par rapport à 228 M€ en 2017. La collecte nette des rachats s’élève à 123 M€ en 2018. La prévoyance représente 4 M€ de cotisations.

Mais le fait de doter la PPE n’avantage-t-il pas vos nouveaux assurés ?

Nous sommes dans une phase de taux bas et nous devrons faire face à une remontée des taux. Il faut constituer des réserves pour faire face à ce scénario de remontée. Nous pensons qu’il est plus logique de lisser dans le temps la rémunération des assurés. En revanche, il ne faut pas faire une PPE excessive, 3 % nous semblent raisonnables. Cette PPE ne doit pas spolier les assurés les plus anciens.

Avez-vous des velléités d'intermédier votre distribution ? Vos choix stratégiques d’indépendance sont-ils confirmés ?

Étant mutualistes, nous ne pouvons nous marier qu’avec des mutualistes, les mariages interfamilles étant compliqués. Quelle est la taille critique pour un acteur de l’épargne ? Est-ce que 4 Md€ d’encours sous gestion sont suffisants ou est ce qu’il faut aller au-delà ? Nous préférons rester un acteur de petite taille, ce qui nous permet d’être agiles.

Quant à la distribution, je pense que pour un grand nombre de clients qui n’ont pas de problématique patrimoniale spécifique, il n’est pas nécessaire d’avoir un rendez-vous en face-à-face. On peut arriver à une relation simplifiée à distance et sans intermédiaire en assurance vie.

Pour autant, nous devons renforcer la relation physique avec nos clients, et c’est ce que nous nous attachons à faire même si nous ne souhaitons pas nous doter d’un réseau de distribution qui changerait notre modèle.

La MIF n’a pas d’intermédiaire, mais un débat anime toutefois le marché autour de leur rémunération en cas de transfert, quelle est votre position ?

Un contrat d’assurance vie doit être géré et suivi année après année. A mon sens, le pire pour un contrat d’assurance vie c’est d’arriver avec une très bonne allocation initiale et de ne pas bouger ensuite. On peut être sûr que deux ans plus tard, le contrat ne sera plus adapté à la situation du marché comme de l’assuré. Dans ce cas, c’est effectivement problématique que l’intermédiaire soit rémunéré de la même façon, qu’il suive ou non son client.

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