Interview de la semaine

« La plate-forme interbranches @certif arrive à point avec le certificat digital assurance »

Publié le 23 février 2017 à 8h00

florence duflot

Marc Picquette, directeur général d’Opcabaia

florence duflot
chef de rubrique

Le plan stratégique 2015-2017 d’Opcabaia s’achève cette année, l’occasion de faire un point avec son directeur général Marc Picquette sur l’exercice 2016 – un excellent cru et sur les chantiers à venir.

Comment jugez-vous l'exercice 2016 en termes de collecte de la formation professionnelle continue et de la taxe d'apprentissage ?

Je qualifie ce premier exercice dans le nouveau périmètre, suite à la réforme de la formation professionnelle, comme un exercice exceptionnel. La réforme a entériné l'augmentation de la collecte brute. Opcabaia a ainsi collecté 192 M€ au titre de la formation professionnelle continue et 65 M€ au titre de la taxe d'apprentissage (à noter que nous détenons 51 % de part de marché dans ce champ concurrentiel). Mais il convient surtout de souligner que plus de 30 000 dossiers ont été gérés par Opcabaia en 2016, ce qui représente une augmentation de plus 30 % tous dispositifs confondus, contrats de professionnalisation et plan de formation des agents en tête.

Combien de dossiers Opcabaia a-t-il financés au titre du CPF ?

Nous avons financé 4 000 dossiers toutes branches confondues dans le nouveau dispositif du CPF en 2016 contre 1 700 en 2015. Comme pour le DIF, il faudra du temps pour que l’ensemble des acteurs (et ils sont nombreux !) s'approprient le dispositif. Mais la dynamique est enclenchée !

En moyenne, 50 % des CPF ont été portés par les salariés avec en majorité des formations transversales, en bureautique et langues notamment. Les autres 50 % ont été portés par les entreprises et concernaient des formations essentiellement « cœur de métier ». Nous avons constitué une équipe de trois salariés Opcabaia dédiés exclusivement au traitement des dossiers CPF.

Avez-vous trouvé des financements complémentaires ?

Absolument. Ils s'élèvent à 1,4 M€ et sont affectés en grande partie à l’accompagnement des transformations liées au digital et à l’effort de formation porté par les TPE.

Quels sont les résultats de vos actions entreprises en 2016 ?

Nous avons tout d’abord accéléré le processus de digitalisation et de dématérialisation. Par exemple, plus de 90 % des dossiers Cap compétence avec les agents sont aujourd'hui dématérialisés. Et en ce début d’année 2017, nos adhérents peuvent payer leurs contributions en ligne. Nous avons refait notre site web : il est maintenant plus attractif avec une navigation réorganisée en fonction des utilisateurs, un accès plus rapide aux informations et aux outils, et un contact personnalisé avec notamment la photo portrait du conseiller. Cela nous a permis d’accroître le taux de connexion de plus de 10 %. Nous avons par ailleurs renforcé notre offre de services aux adhérents en organisant à leur intention des ateliers, des petits-déjeuners thématiques et des conférences. Des kits avec fiches pratiques ont été élaborés pour les TPE/PME et des états statistiques sont fournis aux grands comptes.

Quelles sont les nouveautés du début de l'année ?

Nous avons lancé un « club alternance » avec une douzaine de référents en entreprises, ce qui permet de partager les bonnes pratiques et crée une communauté animée par une de nos équipes en interne en association avec un prestataire, en l’occurrence le cabinet Amnyos. Nous sommes heureux d'avoir enclenché une dynamique collaborative.

Autre nouveauté : la loi du 5 mars 2014 prévoit le référencement des organismes de formation. L'enjeu pour tous les acteurs consiste à mettre en place une démarche qualité qui s'appuie sur les critères définis par la loi. Nous avons ainsi ouvert au début de l'année le « Datadock », première pierre à l'édifice qualité qui se construit progressivement. Les organismes de formation s'y inscrivent et y déposent tous les éléments nécessaires à l'étude de leur référencement par les financeurs de la formation professionnelle. Plus de cinq mille organismes de formation ont déjà ouvert un compte sur le Datadock. Plus de vingt financeurs et bientôt une trentaine sont associés à ce projet.

Quelle a été l'activité de votre service qualité formation et contrôle en 2016 ?

Nous avons procédé à plus de 400 contrôles de dossiers en 2016 contre 56 en 2015. Nous travaillons plus et mieux avec les services régionaux de contrôle de l’Etat. Nous avons aussi conclu des conventions qualité de gestion avec plusieurs organismes de formation, entre autres Ifpass, CFPB, CM CIC formation...

Ces travaux ont-ils nécessité l'embauche de collaborateurs ?

Pour répondre aux demandes de nos adhérents et mettre en place cette démarche qualité, nous avions besoin de nouvelles expertises. Nous avons renforcé nos ressources humaines et embauché des gestionnaires et un conseiller. Avec la réforme, Opcabaia doit accompagner la montée en compétences de son personnel. Raison pour laquelle chacun de nos collaborateurs suit au moins une formation par an et se voit proposer sur la base du volontariat de préparer le certificat Voltaire. Une vingtaine sur 40 a déjà saisi cette opportunité.

Opcabaia conseille et accompagne les entreprises adhérentes pour développer la certification de leurs salariés. Qu'avez-vous entrepris en la matière ?

En partenariat avec les branches professionnelles des sociétés d'assurance et de la banque, nous avons créé @certif, une plate-forme interbranches innovante et dématérialisée de gestion et d'évaluation des certifications. Ce nouvel outil RH en ligne facilite les démarches d'inscription des candidats et le suivi des dossiers. Il peut être personnalisé à l'image de l'entreprise et garantit une sécurisation optimale des données. @certif, simple, rapide et sécurisé, arrive à point avec la montée en puissance du digital et le lancement du certificat spécialisé dans la branche assurance.

Quels sont vos chantiers à venir ?

Notre plan stratégique 2015-2017 s'achève cette année. Il va nous falloir préparer le programme du suivant, 2018-2020. C'est un gros enjeu qui passe notamment par l'enrichissement de l'offre de service CPF. Nous allons également réfléchir avec nos administrateurs à l'évolution de notre modèle économique. Nous devons capitaliser sur nos principaux marqueurs à savoir l’alternance, le CPF et une offre différenciée à nos adhérents, du grand groupe à la TPE. Enfin, nous souhaitons accentuer la coopération entre nos quatre secteurs d'activité : banques, sociétés et mutuelles d'assurance, agents généraux d'assurance et sociétés d'assistance.

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