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La liquidité comme pierre angulaire de la régulation US

Publié le 23 septembre 2016 à 8h00    Mis à jour le 27 septembre 2016 à 12h52

Charlotte Chausserie-Laprée

Le 3 juin 2016, le conseil de la Réserve fédérale bancaire (FRB) a publié une proposition très attendue dans le cadre de la régulation des assureurs. 

Charlotte Chausserie-Laprée
analyste junior pour le secteur assurance

À sa lecture, il semble que la FRB se concentrera sur le développement d’une gestion des risques solide et réalisera des stress tests sur la liquidité des assureurs. Ces stress tests, tels que proposés, pourraient avoir des conséquences inattendues sur l’allocation d’actifs chez les assureurs d’importance systémique. L’une des différences clés entre le calculS&Pdu ratio de liquidité des assureurs et celui de la proposition de la FRB est le type d’actifs pouvant être considérés comme très liquides, y compris dans un scénario de stress.

La FRB propose d’exclure de la poche d’actifs éligibles (highly liquid assets) les titres émis par des institutions financières ainsi que les dépôts bancaires. Or, les titres du secteur financier représentent souvent une part non négligeable des obligations dans les portefeuilles d’investissement des assureurs. Par exemple, à fin 2015, AIG disposait de 33 Md$ d’obligations émises par des institutions financières et Prudential de 22 Md$. Ces montants représentent respectivement 25 % et 18 % du total de leur exposition obligataire non-souveraine. Dans sa forme actuelle, la proposition de la FRB aurait donc un impact potentiellement significatif sur l’activité des assureurs.

Cet impact dépendra des paramètres et de la fréquence des tests, ainsi que des exigences caractérisant les plans de secours visant à parer d’éventuelles insuffisances de liquidité. Par ailleurs, les contraintes sur le type d’actifs éligibles pourraient affecter l’allocation d’actifs cibles des assureurs. En effet, environ 35 % des obligations non souveraines disponibles sont des titres émis par les institutions financières. Si les assureurs supervisés par la FRB doivent réduire l’exposition à ces titres pour satisfaire aux nouvelles exigences de liquidité, leur portefeuille d’investissement pourrait perdre en diversification. Cela réduirait l’univers des investissements possibles pour gérer l’écart de duration actif-passif inhérent à leur activité, laquelle consiste à prendre des engagements de long terme vis-à-vis des assurés.

Pour les exigences de solvabilité, les règles sont à un stade de développement préliminaire, la FRB ne prévoyant pas d’utiliser les règles internationales pour la régulation des SIFI (Systemically Important Financial Institutions). Il est néanmoins très probable que la FRB adopte l’approche consolidée pour les SIFI mais il est trop tôt pour présager d’un éventuel accroissement des exigences en capital.

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