Avec une équipe renforcée et de nouveaux moyens, Aon est en ordre de marche pour développer son activité transport. Le point avec le nouveau directeur technique du département.
En France, quel est le positionnement d’Aon sur le marché français de l’assurance transport ?
Alors qu’Aon occupe dans le monde la première place en transport, dans l’Hexagone il est moins bien positionné. Cette branche se doit d’être à terme plus en adéquation avec nos parts de marché en France.
Nous intervenons essentiellement sur l’assurance facultés, marchandises transportées (notamment produits en vrac et/ou hydrocarbures) pour le compte d’industriels français et internationaux ainsi que sur l’assurance RC des transporteurs, qu’ils soient de taille intermédiaire ou grands comptes.
Quel a été le bilan d’Aon en transport en 2014 ?
Malgré un environnement économique difficile et une concurrence aiguisée, Aon a réussi à faire croître son chiffre d’affaires transport de +3%. Il y a eu peu de mouvements d’affaires sur les grands risques mais nous avons gagné quelques beaux comptes de taille moyenne (SAMAT, EBTRANS), et notre taux de rétention de portefeuille est proche de 97%.
Nous sommes ambitieux sur un marché particulièrement compétitif. En effet, le marché transport reste surcapacitaire notamment du fait de l’entrée de nouveaux acteurs tels que Swiss Re Corporate Solutions et Munich Re et se maintient dans un cycle soft. En France, il ne représente que 5% de l’encaissement des primes dommages aux biens et responsabilités.
Comment est organisée la direction technique transport dont vous êtes désormais responsable ?
Chez Aon, les structures production, gestion et sinistres sont distinctes. En tant que patron de la direction technique transport, je suis entouré d’une équipe de 8 personnes qui va s’étoffer en juillet prochain avec l’arrivée d’un nouveau broker senior. Chaque broker gère un portefeuille de clients en fonction de son expérience. Sur les 180 clients que nous servons, certains détiennent plusieurs polices. Notre rôle consiste à placer leurs risques et à leur apporter les meilleures solutions d’assurances. Nous accompagnons aussi les commerciaux dans leurs ventes.
La volonté d’Aon de développer les spécialités, dont le transport, est manifeste. Je suis frappé, n’ayant rejoint Aon que depuis quelques mois, de voir l’énergie déployée pour développer l’activité transport et faire jouer à plein les synergies entre les branches (notamment le transport et les flottes automobiles).
Comment travaillez-vous avec les compagnies ?
En gestion de sinistres, nous avons une large délégation des compagnies et réglons environ 80% des dossiers.
En RC contractuelle des transporteurs, nous nous efforçons de nous adapter aux impératifs de nos clients et développons nos propres textes spécifiquement adaptés à leurs besoins et à leurs intérêts. Notre vraie valeur ajoutée consiste à discuter avec les assureurs des rachats d’exclusions et des extensions de garanties.
Quels sont vos objectifs sur 2015 ?
Contribuer à l’accélération de croissance d’Aon et aussi remettre le transport à sa juste place ! Ce que nous visons, c’est faire du transport une spécialité de référence pour Aon. Il nous incombe de saturer les clients en portefeuilles et d’en acquérir de nouveaux, d’accélérer le développement de l’assurance facultés auprès des entreprises industrielles et commerciales, à l’instar d’Aon Amsterdam ou d’Aon Londres, mais également d’ouvrir de nouvelles pistes de développement comme le négoce.
Un autre challenge nous attend : concevoir en liaison avec les assureurs des produits plus globaux et mener une réflexion sur la supply chain.
Y a-t-il d’autres sujets de préoccupation pour Aon transport ?
Deux sujets d’actualité intéressent particulièrement le marché transport en ce moment : la piraterie - jusqu’à maintenant traitée en risque de guerre et en risque ordinaire – et qui pourrait basculer uniquement en risque ordinaire.
La clause sanction agite aussi le marché. Les assureurs ne pouvant garantir des opérations commerciales lorsqu’un acteur (l’acheteur et/ou le vendeur), le produit concerné, les moyens utilisés… sont soumis à des sanctions internationales. Les contrôles de ces opérations par les assureurs et les réassureurs représentent une contrainte de plus en plus importante (par exemple sur les opérations liées à la Russie).