Assurance annulation

Hellfest annulé : Albingia s’explique

Publié le 17 avril 2020 à 9h00    Mis à jour le 17 avril 2020 à 11h31

Elisabeth Torres

Contraints d’annuler l'édition 2020 du Hellfest, le festival de musiques extrèmes annuellement organisé en juin en Loire-Atlantique, ses organisateurs ont durement reproché à l’assureur du festival, Albingia, son refus de couvrir les pertes liées à l'annulation. La compagnie, qui se veut compréhensive, se dit prête à contribuer à un dispositif de soutien national mais confirme sa position.

Elisabeth Torres
journaliste

C’est dans un communiqué de presse publié sur son site web le 9 avril que l’association Hellfest productions a fait savoir qu’elle jetait l’éponge. L’organisateur chaque année du festival de musique de Clisson en Loire-Atlantique a annoncé que sur décision de la préfecture et en raison de la pandémie en cours, la manifestation prévue les 18, 19 et 20 juin prochains n’aurait pas lieu. Dans le même communiqué, l’association mettait durement en cause Albingia, l’assureur de l’événement, pour avoir refusé de prendre en garantie les conséquences financières de cette annulation.

Laurent Claus, directeur technique d'Albingia, explique et confirme cette position : « Tout d’abord, nous comprenons l’émotion suscitée par l'annulation, tant celle des organisateurs que des festivaliers. Nous sommes en effet bien conscients du travail considérable que représente pour les bénévoles la préparation de cet événement musical, dont le succès se perpétue d’année en année. Leur déception est légitime, respectable et d’autant plus compréhensible que la période que nous traversons est particulièrement difficile. »

Une exclusion absolue

Pour autant, l’assureur ne peut que confirmer sa position sur le plan contractuel. De fait, le 17 décembre 2019, Hellfest productions a souscrit une police d’assurance annulation pour couvrir sa manifestation, contrat dont Albingia est l’apériteur. « Cette police prévoit que sont toujours exclues de la garantie les pertes résultant d’une épidémie de type SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), poursuit le directeur technique. Cette exclusion est claire et absolue et s’applique de manière systématique. Or, l’OMS a bel et bien reconnu que le Covid-19 est dû au virus SARS-CoV 2, si bien que les pertes liées à l’annulation du festival en raison de la pandémie qui sévit actuellement ne sont pas couvertes. Dans ces conditions, le fait que le contrat ait été conclu antérieurement à l’apparition de l’épidémie est sans effet. » Si certaines polices d'assurance annulation prévoient la possibilité pour le souscripteur de racheter une telle exclusion - moyennant une surprime - en l'occurrence ce n'était pas le cas, comme nous l'a confirmé Albingia.

Mettre en place un soutien national

Si l’assureur réitère clairement et fermement sa position, il se dit en revanche sensible aux difficultés du secteur de l’événementiel, lesquelles sont « malheureusement appelées à se généraliser ». Et Albingia entend jouer son rôle de partenaire dans cette période de crise. « Dans le contexte actuel, la polémique nous paraît inutile, reprend Laurent Claus. Nous sommes prêts à engager des discussions avec l’Etat, dans le cadre de la FFA qui pilote avec engagement les initiatives de solidarité du secteur, en vue de mettre en place des solutions de soutien que nous abonderons et nous sommes attentifs à toutes démarches qui pourraient être menées avec d’autres acteurs. »

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