Propriétaire d’un parc immobilier en France d’une valeur de plus de 8 Md€, le groupe Generali a vu un de ses immeubles parisiens squatté par un collectif d’artistes.
journaliste
En janvier, de jeunes artistes prenaient possession d’un immeuble du 9e arrondissement de Paris. Propriété de Generali Real Estate (GRE) depuis 2012, ce bâtiment, vide depuis plusieurs années, devait faire l’objet d’un projet de rénovation programmé en avril dernier. Empêché de mener à bien ce projet, GRE a entamé des démarches pour déloger les squatteurs avant de signer avec eux un accord à l’amiable. L’avocate du collectif, Maître Florence Diffre, a obtenu que les occupants puissent rester dans les lieux jusqu’en novembre, date à laquelle les travaux devraient débuter.
Si elle a pu tordre le bras de l’assureur, c’est grâce au soutien de la mairie. Frédéric Hocquard, adjoint au maire, en charge de la vie nocturne et de la diversité de l’économie culturelle, a défendu les artistes : « Faire en sorte qu’un collectif d’artistes s’installe dans cet immeuble inoccupé depuis longtemps me va très bien. Mais nous veillons à ce que des conditions d’utilisation soient garanties et qu’il y ait une convention indiquant une temporalité. »
Risque d’image
L’avocate regrette que l’accord obtenu n’autorise pas l’occupation des lieux jusqu’à ce que des travaux soient effectivement lancés, car elle a connu des dossiers similaires où l’on avait demandé aux artistes de quitter leurs squats à une date précise, sans qu’il ne se passe quoi que ce soit après leur départ. Elle estime que les propriétaires pourraient gagner à multiplier ce genre d’arrangement. « En autorisant cette forme d’occupation, les bailleurs, qui sont souvent des banques ou des compagnies d’assurance qui n’ont pas toujours une bonne image, pourraient mettre en avant des préoccupations sociales et humaines », plaide-t-elle. Un argument que réfute un porte-parole de GRE : « Nous n’avons pas vocation à reproduire ce schéma. » GRE n’a pas d’autre immeuble occupé illégalement et précise que son parc immobilier ne compte que peu d’immeubles vides : « Le taux de vacance est de 3 à 5 %, inférieur à celui du marché. Et les bâtiments vacants le sont de manière provisoire, le temps de mettre en œuvre des travaux. »
GRE précise par ailleurs « être déjà un acteur engagé dans la société et les territoires et mettre en œuvre de nombreux projets à dimension sociale forte ». Le groupe déploie en France deux programmes d’entraide dans le cadre du mouvement international The Human Safety Net, ayant pour but d’aider des personnes vulnérables à « libérer leur potentiel ».
GRE ajoute que, d’un point de vue culturel, les actions de Generali sont tournées vers la valorisation du patrimoine italien en France.