rédacteur en chef
A la tête du réseau international du groupe de courtage Verspieren, Dominique Sizes réagit à l’actualité, la reprise de JLT par Marsh et ses conséquences en cascade sur les réseaux non intégrés des courtiers
Depuis l’annonce de la reprise de JLT par Marsh, il est beaucoup question de réseau international de courtage et notamment de l’américain Gallagher qui est votre partenaire dans Verspieren International ?
J’ai cru comprendre en effet que Siaci Saint Honoré entendrait se rapprocher de Gallagher, alors même que le courtier américain est associé avec nous au sein de Verspieren International depuis l’origine en 2013.
Je ne peux empêcher personne de dire ce qu’il veut. Pour autant, la situation aujourd’hui est simple. Verspieren a créé son propre réseau Verspieren international en 2013. Il est composé de ses quatre filiales étrangères, Portugal, Espagne, Italie et Suisse et de 105 partenaires couvrant 140 pays.
Prendre une telle décision est un acte stratégique fort, tous les courtiers ne l’ont pas fait, loin s’en faut. C’est une décision stratégique parce qu’il faut être sûr d’apporter un meilleur service à ses clients.
Pour être certain de mettre toutes les compétences de notre côté nous avons créé notre réseau en coordination avec Funk, 1er Cabinet familial allemand, et Gallagher qui en dépit de sa taille, plus de 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, reste un cabinet contrôlé par la famille, le 1er aux Etats Unis, sous l’autorité de Pat Gallagher, son président.
Ainsi, nous sommes chacun membre du réseau de l’autre et en conséquence nous représentons Gallagher depuis l’origine de Verspieren International.
Nous sommes donc tous les trois liés par une alliance stratégique qui va au-delà de la simple représentation mutuelle et qui s’exerce sans faille depuis lors.
La nature familiale de nos trois firmes crée des liens solides, outre nos relations d’affaires, Tom Gallagher, CEO, est par exemple venu rencontrer la famille Verspieren à Wasquehal.
Alors comment expliquez-vous cette soudaine actualité autour du cabinet américain et des réseaux de courtage dans leur ensemble ?
La réponse est simple et ne concerne pas seulement la France. Le rachat de JLT par Marsh a fait l’effet d’une bombe sur le marché français et au-delà.
Il faut se souvenir qu’en 2015, lors de la sortie de JLT du capital de Siaci Saint Honoré, le courtier a communiqué pour indiquer qu’il conservait son alliance stratégique avec JLT, ce qui veut dire qu’il restait membre du réseau international de JLT. C’est un choix que je qualifierai de confortable. Cela a été également vrai pour Ecclesia en Allemagne, Marine et Aviation en Italie, etc.
Or, que se passe-t-il aujourd’hui ? Tous ces courtiers se trouvent privés de réseau avec une grosse problématique vis-à-vis de leurs clients internationaux. Et ce d’autant plus qu’il n’y a aujourd’hui plus de réseau disponible auquel adhérer sauf à créer son propre réseau… comme nous l’avons fait dès 2013.
Par exemple, Ecclesia indique toujours sur son site faire partie du réseau JLT qui virtuellement n’existe plus. La dénomination complète de Marine et Aviation est Marine et Aviation JLT ! Quant à Siaci Saint Honoré, ils sont confrontés à la même réalité !
Qu’en sera-t-il en 2019 ?
Et bien demain sera comme hier. Selon moi, nos liens avec Gallagher resteront forts ; l’aspect familial de nos modèles respectifs continuera de nous rapprocher. Nous avons un échange important d’affaires et nos équipes travaillent bien ensemble. Je suis membre de l’Advisory Group de la Global Gallagher Alliance (GGA) qui va se réunir au mois de janvier prochain et Verspieren International sera naturellement invité comme tous les ans au Forum de la GGA. Il me semble que ce n’est pas le cas des autres et ils auront beau faire, cet état de fait restera inchangé.