interview de la semaine

« Ergo est une maison qui raisonne à long terme »

Publié le 13 juillet 2016 à 8h00

thierry gouby

Christian Bellissen, directeur général d’Ergo France

thierry gouby
chef de rubrique

A la tête de la succursale française d’Ergo, ouverte en avril dernier, Christian Bellissen revient sur le positionnement et les perspectives de développement de l’entité tricolore du géant allemand de l’assurance.

Quelles sont les velléités de développement d’Ergo en France ?

La succursale d’Ergo en France est une émanation de l’entité IARD du groupe d’assurance allemand Ergo Versicherung AG, qui souhaite se développer sur le risque d’entreprise, notamment à travers l’Europe. Depuis 2011, Ergo a implanté des succursales au Royaume-Uni, en Autriche, en Suisse et aux Pays-Bas. Le groupe ouvrira une nouvelle succursale en Belgique avant la fin de l'année et continuera sur cet axe stratégique l’an prochain.

Dans l’Hexagone, Ergo démarre son activité avec un positionnement original puisque nous souhaitons nous développer de manière significative sur l’activité caution, avec deux souscripteurs expérimentés sous la responsabilité de Kirsten Tosoni, directrice de la branche. Sur ce créneau, nous souhaitons grossir fort et vite. En parallèle, nous allons de manière plus progressive nous développer sur les branches RC, dommages et transport, qui sont trois piliers réguliers d’activité sur lesquels nous nous appuyons.

Sur la branche caution, comment allez-vous vous démarquer ?

La branche caution bénéficie d’un contexte actuel spécifique qui nous est favorable. D’abord, nous arrivons avec une notation financière solide dans un marché qui enregistre des retraits de capacités significatifs. Ce n’est pas un secteur facile, mais nous avons des compétences et une capacité de 60 M€ dans une période où il y a de la demande. Nous avons donc déjà réalisé nos premières affaires.

Nous intervenons sur la caution du marché construction, des promoteurs immobiliers ou de la vente d’immeubles à rénover. Nous proposons aussi des garanties financières pour les constructeurs de maisons individuelles (CMI) ainsi que pour les professions réglementées assujetties à des garanties financières légales, telles que les agents immobiliers, les sociétés de vente volontaire, les avocats (…), ainsi que toute la partie caution environnementale pour les installations classées (décharges, carrières, sites Seveso…). Sur ce marché, que nous estimons entre 150 et 200 M€, nous aimerions capter 5 % du business à relativement court terme.

Qu’en est-il des autres activités ?

Ergo est une maison qui raisonne à long terme et qui est capable de proposer des contrats avec des durées plus importantes qu’à l’accoutumée sur le marché français. Cette perspective pourrait d’ici quelque temps nous donner la possibilité de nous lancer sur le marché de la construction. Nous sommes encore en phase exploratoire, mais certaines branches de niche ou des spécialités du groupe, comme l’assurance d’œuvres d’art ou la branche événementiel par exemple, sont des pistes de développement qui nous intéressent.

Vous êtes-vous fixé des objectifs précis ?

La vision long terme d’Ergo n’entraîne pas de course en avant. Nous avons des ambitions raisonnables sur un marché que nous savons difficile. Nous souhaitons bâtir solide et sain. Il est clair que l’un de nos challenges est de mieux faire connaître la marque Ergo auprès des courtiers en France, même si nous sommes déjà actifs dans certains secteurs comme le transport (sur la branche global bijoutiers) depuis 2011.

Dans la durée, je crois à une stratégie de maillage régional qui colle au modèle d’Ergo, plutôt positionné sur le middle market, mais nous devons déjà consolider notre socle parisien. Aujourd’hui, nous sommes en phase de recrutement sur la branche transport. Nous devons également renforcer les branches dommages et RC pour qu’elles soient opérationnelles et à quatre ans, nous souhaiterions avoir des équipes complètes, environ 25 personnes, avec un portefeuille solide en sachant que la palette de produits Ergo est vaste.

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