Le dirigeant d’AG2R La Mondiale revient sur les premiers effets de la crise sanitaire et sur la loi Pacte. Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro de juillet-août de La Tribune de l'assurance.

La crise sanitaire a-t-elle dégradé votre solvabilité ?

A titre de confirmation de la solidité financière du groupe, et à la suite des mesures que nous avons prises (notamment la réduction de notre exposition aux actions) en 2019, l’agence de notationS&PGlobal Ratings vient de confirmer le 10 juin dernier la note « A- » de Sgam AG2R La Mondiale et de ses principales entités : La Mondiale, AG2R prévoyance, Prima et Arial CNP assurances. En dépit des fortes incertitudes économiques, financières et sociales liées à la pandémie de Covid-19,S&Pexprime ainsi sa confiance dans notre groupe en maintenant et prolongeant pour les douze mois à venir sa « perspective positive ».

Si la pandémie a un impact significatif sur les équilibres financiers d’AG2R prévoyance (activités prévoyance et santé), notamment parce que le groupe a couvert des coûts d’indemnisation exceptionnels, l’agence de notation prévoit qu’AG2R La Mondiale devrait maintenir un résultat annuel net normalisé supérieur à 300 M€ au-delà de 2020.

Passé les douze prochains mois, notre note pourrait être rehaussée si le groupe maintient son niveau de capitalisation au-dessus de « AA » ainsi que son résultat élevé et si les incertitudes sur les marchés financiers s’atténuent.

Le 100 % santé est entré en vigueur en début d’année. Quel constat faites-vous de son utilisation par les assurés ?

La préparation de la réforme du 100 % santé a été un très gros chantier structurel de 2019. Pour mémoire, cette réforme vise à rendre accessible au plus grand nombre l’optique, l’audiologie et le dentaire grâce à un plafonnement des tarifs de certains de ces dispositifs et à une prise en charge obligatoire par les complémentaires santé dans le cadre des contrats responsables. Il a fallu adapter nos chaînes de traitement afin que nous puissions assurer la prise en charge des frais d’optique et dentaire à compter du 1^er janvier 2020. Pour les frais d’audioprothèse, nous devrons être prêts au 1^er janvier 2021. Les réformes successives occupent nos équipes informatiques et système d’information à plein régime et pèsent sur nos coûts. Par ailleurs, les branches professionnelles et les entreprises ont dû négocier afin de définir les contours des nouvelles garanties.

Le 100 % santé est en train de monter en puissance, y compris chez les professionnels de santé, mais du fait du confinement, nous n’avons pas encore de remontées précises sur sa mise en œuvre.

Qu'avez-vous mis en place en tant qu’assureur dans le contexte de la crise sanitaire ?

Nous avons contribué à l’effort de la place à hauteur de 500 M€. À titre d’exemple, nous avons décidé d’apporter une aide financière exceptionnelle aux personnes vulnérables en arrêt de travail (ALD, troisième trimestre de grossesse et autres pathologies listées par le Haut conseil de la santé publique), en leur versant des indemnités journalières complémentaires aux mêmes conditions contractuelles que celles prévues pour un arrêt de travail maladie. Comme le CTIP, la FNMF et la FFA s’y sont engagés, AG2R La Mondiale a maintenu les garanties contractuelles des salariés en situation de chômage partiel malgré la baisse de 30 % des cotisations. Le groupe a accordé aux PME et ETI des reports d’échéance de prêts directs aux entreprises et de fonds de prêts. Par ailleurs, nous avons déployé plus de trente services d’action sociale destinés aux branches professionnelles et aux artisans, aux salariés, aux retraités et aux aidants, permettant un accompagnement pendant la crise au plus près des besoins de chacun.

La loi Pacte a créé la raison d’être et la société à mission. Vous êtes-vous engagé dans cette voie ?

En effet, nous avons travaillé depuis un an sur notre raison d’être, en y associant nos collaborateurs et nos administrateurs. Adoptée à l’unanimité le 14 mai dernier lors de l’assemblée générale de l’association sommitale AG2R La Mondiale, elle est inscrite dans les statuts et rédigée comme suit :

« Par nos expertises et nos conseils, nous sommes là pour permettre à chacun de mieux protéger sa vie et ses proches. Nous conjuguons responsabilités individuelles avec solidarités professionnelles et intergénérationnelles. Ainsi, nous contribuons à renforcer le vivre-ensemble. »

En nous dotant de cette raison d’être, nous nous inscrivons dans la loi Pacte, mais aussi dans un mouvement général des entreprises. Une occasion de réaffirmer nos valeurs et notre singularité en tant que groupe de protection sociale.