Les bancassureurs poursuivent leur percée en assurance dommages de particuliers, note le cabinet de conseil Facts & Figures dans son baromètre annuel des assurances dommages rendu public le mois dernier.
journaliste
Entre 2012 et 2018, les bancassureurs ont capté 60 % de la croissance nette du parc de véhicules assurés et 95 % de celle des garanties habitation. À fin 2018, ils assuraient ainsi 15 % des contrats automobiles, 26 % des multirisque habitation et détenaient 19 % du marché en termes de chiffre d’affaires. « Une part qui a même dû monter à 20 % fin 2019 », estime Cyrille Chartier-Kastler, auteur de l’étude. Pour autant, face à cette concurrence, les assureurs traditionnels semblent victimes du « syndrome de la grenouille », alerte-t-il. Autrement dit, ils baignent dans une eau dont la température monte peu à peu, au risque de comprendre trop tard qu’ils sont en danger…
Pour l’heure, ils n’opposent en effet « aucune réponse satisfaisante » à l’offensive des bancassureurs, de l’avis de l’auteur. Les solutions digitales mises en œuvre ne lui paraissent pas suffisantes pour générer des adhésions, alors que « la culture de conquête fait défaut aux réseaux ». Avec pour l’heure seulement 4,2 % de parts de marché sur les risques de professionnels et d’entreprises, les bancassureurs sont également en croissance sur ce segment, notamment les réseaux du Crédit agricole et des Banques populaires, et entendent s’y développer. Ils devraient bientôt devenir plus agressifs encore. Du côté des assureurs, Axa fait figure de leader en dommages de professionnels et d’entreprises en termes de chiffre d’affaires (3 794 M€), mais surtout de résultat technique : celui-ci s’établit à 784 M€ en 2018 contre 682 M€ en 2017, soit une hausse de 15 % grâce à une politique sélective. Covéa et Allianz France lui emboîtent le pas.