En tant qu’assureur de masse, défendez-vous le principe de mutualisation ?
En France, les primes moyennes en assurance auto et MRH sont parmi les plus basses d’Europe et cela est rendu possible par le respect des trois grands principes de mutualisation : mutualisation entre les risques, entre les garanties et sur la durée de vie des contrats. En tant qu’assureur de masse, nous pouvons tant avec les données actuelles que celles qui découleront demain des nouvelles technologies segmenter encore plus finement les risques mais nous nous mettons des limites pour avoir un prix moyen compétitif et une segmentation qui maintienne la solidarité entre assurés afin de ne pas exclure certaines populations. Nous sommes aujourd’hui dans un modèle gagnant-gagnant avec des clients qui bénéficient d’une très bonne couverture d’assurance à un prix moyen tout à fait compétitif.
La personnalisation des primes en assurance habitation ne modifie-t-elle pas ce principe ?
Les assureurs effectuent la découverte des risques de leurs clients en les interrogeant plus précisément sur leurs biens et leurs besoins de couverture, et cela va s’accentuer en 2018 avec la DDA. Cette modularité dans la couverture du risque se traduit in fine par une hausse ou une baisse de la prime mais la tarification repose toujours sur la mutualisation des risques. Par ailleurs, ce n’est pas parce que nous adapterons davantage la couverture au profil de risques du client qu’il faut abandonner la mutualisation des garanties. Il faudra maintenir des offres packagées sur les garanties majeures car plus les garanties sont en inclusion moins elles sont chères à l’unité. Inversement, plus elles sont en option, plus elles sont chères à l’unité. On commence à voir des start-up qui assurent le mobilier à l’unité. Le client va finir par payer beaucoup plus cher alors qu’aujourd’hui les assureurs couvrent l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers pour un prix modéré.