Deux questions à Patrick Thourot, président de Forsides

Publié le 4 décembre 2017 à 8h00

jc.manuceau@tribune-assurance.fr

Le risque de démutualisation de l’assurance emprunteur est-il vraisemblable ?

C’est économiquement inexact et techniquement marginal. La démutualisation est toujours brandie lorsque les tenants d’un marché très profitable veulent garder la mainmise sur celui-ci. On l’a vu tant sur les clauses de désignation qu’en assurance emprunteur. Sur ce dernier point, les banques tarifient au coût moyen des sinistres et segmentent très peu sauf lorsqu’elles ont entretenu la polémique des risques aggravés qui a donné lieu à la convention Aeras. Pour le coup, elles ont justement pris le parti de ne pas mutualiser ces risques que l’on pouvait facilement couvrir, compte tenu de la masse assurée, par une augmentation marginale de la prime de l’ensemble des assurés. Il est donc assez remarquable de voir aujourd’hui les principaux collecteurs des 8 Md€ de primes s’émouvoir du risque de démutualisation par crainte de perdre quelques parts de marché.

Y a-t-il un prix juste pour un risque donné ?

Je suis convaincu qu’il faut s’approcher de la valeur actuarielle du risque, à savoir le prix réel du risque mesuré grâce à l’ensemble des informations recueillies sur l’assuré. C’est déjà le cas dans les risques industriels où la mutualisation est faible. Avec le big data, les assureurs seront en capacité de connaître le risque individuel de façon beaucoup plus précise que par le passé et de mieux le tarifer. Certes, le passage d’une tarification mutualisée à individuelle va forcément faire des gagnants et des perdants mais cela se module par la concurrence. Il ne faut pas oublier là aussi que plus de 55 % des primes d’assurance dommages de particuliers sont entre les mains de quelques compagnies.

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