Lire un rapport d’expertise médicale pour définir le droit à indemnisation d’un assuré, c’est le quotidien, parfois fastidieux, des chargés d’indemnisation. La start-up Golem.ai a développé une solution d’intelligence artificielle pour leur faciliter la tâche.
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Chaque jour, les chargés d’indemnisation des compagnies parcourent les nombreuses pages de non moins nombreux rapports d’expertise médicale afin de statuer sur l’indemnisation des assurés. « Or, cette lecture prend du temps, souligne Célia Doreau, directrice marketing de la start-up Golem.ai, généralement une demi-heure pour un gestionnaire expérimenté. » Le gestionnaire doit en effet identifier dans chaque rapport un certain nombre d’éléments précis afin d’apprécier si l’assuré a droit à une indemnisation et à quel niveau. « Non seulement ce travail est long, mais il est répétitif et présente un risque d’erreur, reprend-elle. Notre start-up a développé DocuChecker, un outil qui soulage les chargés d’indemnisation de ce travail de recherche grâce à notre intelligence artificielle d’analyse du texte. Celui-ci est conçu à partir de la grille du contrat d’assurance. » En l’utilisant, le chargé d’indemnisation obtient automatiquement les informations dont il a besoin pour statuer sur l’indemnisation de l’assuré, sans avoir à trier ces données dans le rapport d’expertise. Cinq minutes lui suffisent dès lors pour exploiter le document. « Pour autant, reprend Célia Doreau, le gestionnaire peut parfaitement procéder à tout moment à toutes vérifications qu’il juge utiles : l’interface les lui met à disposition. » L’IA simplifie ainsi la lecture du rapport d’expertise, tout en permettant au gestionnaire d’expliquer ses décisions. Transparent et traçable, le processus sécurise l’assureur en cas de contestation. « DocuChecker facilite de plus l’émergence d’informations cohérentes, ajoute la directrice marketing, contribuant ainsi à la chaîne de détection d’éventuelles fraudes. »
Une IA frugale
Surtout, l’outil développé par Golem.ai a ceci d’innovant qu’il mêle IA et linguistique. « Grâce à cette particularité, il peut fonctionner sans avoir à capter les données auxquelles il accède comme c’est habituellement le cas dans le machine learning. Cette IA que nous qualifions de « frugale » présente là un atout d’importance, en particulier au regard du respect du secret médical ou encore du RGPD auxquels sont tenus les assureurs », souligne Célia Doreau. La start-up teste actuellement son procédé chez un assureur auprès de cinq chargés d’indemnisation. Si au bout de deux mois le test s’avère concluant, l’outil pourra être déployé à l’ensemble des gestionnaires. De nombreux assureurs sont sur la liste des utilisateurs pour 2021 aux dires de la professionnelle.