Nadia Côté, à la tête des opérations françaises depuis 2013, et toute nouvelle directrice de la division grands comptes pour l’Europe, revient sur l’actualité de l’assureur grands risques.

Comment se porte Chubb France ?

A la fin de l’année 2018, le groupe Chubb enregistrait 38 Md$ de primes émises. L’activité française est le cinquième pays le plus important en termes de chiffre d’affaires et le premier en Europe continentale. Depuis le 1^er janvier 2019, la France est devenue le siège social de Chubb European Group SE dans le plan post-Brexit. Nous sommes 350 collaborateurs, répartis entre Paris et 5 bureaux en région (Lyon, Nantes, Bordeaux, Lille et Strasbourg) et souscrivons à la fois des assurances classiques, de l’assurance de personne, du grand risque, de l’entreprise et de l’affinitaire. Nous assurons également une clientèle patrimoniale. Nous sommes un assureur multispécialiste, et nous travaillons beaucoup sur des risques émergents. Nous étions dans les premiers assureurs cyber, également des précurseurs pour les garanties liées au risque environnemental, et nous développons des offres packagées pour des types d’industries (les sociétés technologiques, celles des sciences de la vie, le secteur vin, le divertissement, l’immobilier…). Nous sommes organisés par segments : les grands comptes (les sociétés de plus de 500 M€ de CA), le middle market (10 M€ à 500 M€) et enfin une offre TPE-PME appelée Chubb Easy Solutions qui s’adresse à des petites entreprises où nous mettons à disposition des courtiers une plate-forme leur permettant d’avoir des tarifications et même des prises de garantie.

Comment se sont passés les renouvellements ?

La période de renouvellements est une période assez intense en termes de gestion de portefeuille. Nous gérons notre portefeuille de façon responsable donc tout se passe correctement.

Le marché se redresse, y a-t-il des lignes desquelles vous vous retirez ?

Nous n’avons pas de lignes desquelles nous nous retirons. En revanche, il est vrai que certaines lignes d’assurance enregistrent un redressement de taux, c’est le cas sur le dommage aux biens avec un impact significatif sur les grands comptes. On voit des redressements de taux et nous en pratiquons également dans certains cas. Cette tendance est aussi une source d’opportunités. Certains risques qui ne correspondaient pas aux anciens taux deviennent désormais intéressants et correspondent davantage à nos critères de souscription.

Vos capacités sur le marché français ?

En termes de capacité sur les risques, nous restons stables. Nous sommes très attachés à la solidité de la souscription et à la qualité du risque. Nos capacités demeurent sur l’ensemble des lignes, ce qui nous permet d’adresser tout le marché, des grands risques aux PMI et d’aller sur des secteurs d’activité qui nous intéressent.

Et votre appétit au risque ?

Nous souhaitons accompagner nos clients dans le risque mais également dans la durée avec pragmatisme et justesse. Pour cela, il faut une certaine continuité aussi dans les termes et conditions.

Êtes-vous satisfaits de votre taux de rétention ?

Nous avons un très bon taux de rétention. Nous valorisons la relation que nous avons avec nos clients actuels. C’est une priorité.

Quelles lignes souhaitez-vous accélérer ?

Nous sommes très attachés à la diversification de nos offres. Nous avons une palette de produits extrêmement large et nous assurons les TPE comme les grandes entreprises. Nous avons développé une offre d’assurance annulation pour l’événementiel en France cette année. Nous avons lancé le produit au deuxième trimestre 2019 et il a très bien démarré. C’est une des activités sectorielles pour Chubb France sur lesquelles on veut accélérer.

Nous avons également l’intention d’accélérer notre activité viticole, avec notre produit Assurvin. Ce produit couvre l’ensemble des risques de la grappe jusqu’au verre. Cela inclut des garanties pour les marchandises, pour les propriétés et les stocks. C’est une offre très large et nous pouvons assurer tant les grandes propriétés viticoles que les petits exploitants. Nous venons de lancer Easy Vin, qui est disponible sur notre plate-forme de cotation en ligne Chubb Easy Solutions pour les plus petits vignobles.

Nous avons également une gamme de produits dédiés aux entreprises des sciences de la vie (BioTech, laboratoires…). Enfin nous avons une expertise pour les sociétés de technologies avec des produits incluant responsabilité professionnelle et cyber. Nous misons beaucoup sur ces produits et avons beaucoup à apporter parce que nous arrivons à couvrir l’ensemble des risques de ces secteurs d’activité avec le maximum de garanties, c’est assez bien perçu, tant par les courtiers que par les clients.

Au-delà des offres, nous avons également des services d’ingénierie et d’indemnisation dédiés.

Quelle est votre politique sur les couvertures silencieuses ?

Chubb est un assureur cyber depuis plus de vingt ans, on a commencé à couvrir cette activité un peu avant 1998. Nous avons toujours veillé à ce que les risques soient adressés de façon spécifique. Nous essayons d’éviter les couvertures silencieuses et nous voulons que nos assurés comprennent ce qu’ils achètent.

Proposez-vous de la perte d’exploitation sans dommage ?

Nous n'en proposons pas aujourd’hui en stand-alone. La difficulté de la PE sans dommage est de comprendre ce qu’on va assurer. Notre métier est de porter les risques de nos clients mais en même temps de comprendre ce qu’on va souscrire et d’avoir le juste prix pour ces garanties. En revanche, l’offre terrorisme est en très forte croissance et nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un contrat annexe risque terroriste avec de la perte d’exploitation sans dommage en stand-alone.