ANALYSTE JUNIOR
Selon nos calculs, les événements naturels ont aujourd’hui deux fois plus de chance de provoquer des pertes qu’en 2012. À titre d’exemple, l’impact éventuel modélisé d’événements dont la récurrence estimée est à une fois tous les dix ans représentait 89 % des résultats en moyenne fin 2016, contre 69 % fin 2015.
Sans ajustement de la part des acteurs, nous prévoyons une hausse de la volatilité des résultats, ainsi que des pertes moyennes annuelles en hausse sur le long terme. Paradoxalement, l’exposition des bilans aux catastrophes naturelles extrêmes (une fois tous les deux cent cinquante ans) a légèrement diminué. L’impact moyen de la survenance d’un événement de cette ampleur équivalait à 30 % des capitaux propres des grands réassureurs fin 2016, contre 31,5 % fin 2015. En effet, l’augmentation des fonds propres et l’utilisation de la rétrocession – pour ce type précis de sévérité – ont compensé l’augmentation des expositions. Selon nous, les réassureurs continueront de rétrocéder ce type de risques dans les deux années à venir, particulièrement dans le cycle actuel de prix baissier.
Un événement extrême éroderait la capacité d’absorption des pertes des grands réassureurs et nous évaluerions le niveau agrégé des capitaux propres des acteurs à A au lieu de AAA. Les acteurs sont donc résilients. Deux tiers d’entre eux se situeraient au-dessus du niveau BBB. Parmi les acteurs les plus exposés à ces scénarios extrêmes figurent notamment certains réassureurs bermudiens et londoniens. Les réassureurs naviguent dans un environnement difficile en gérant prudemment leur exposition aux risques de catastrophes. Tant que cet environnement perdurera, ils devraient faire appel à la rétrocession ou recalibrer leur politique de souscription. Cependant, les marges diminuant, les résultats techniques et la solvabilité sont davantage menacés par la fréquence accrue des pertes liées aux catastrophes naturelles que par le passé. Nous prévoyons une hausse de la volatilité des résultats et les acteurs les plus exposés reverront leur exposition au risque, voire leur position concurrentielle.
(*) 2016 Annual Global Climate and Catastrophe Report d’Aon.