Au Japon, le déclin des ventes de polices d’assurance vie-épargne se poursuit, en raison de l’environnement de taux très bas prévalant dans l’archipel.
directeur pour le secteur assurance
En effet, la politique de taux d’intérêt négatif pratiquée par la Banque centrale depuis début 2016 contraint les assureurs vie à ne plus servir de taux de rendement attractifs sur leurs polices libellées en yen. Pour autant, nous ne prévoyons pas d’impact majeur sur la rentabilité des bancassureurs puisque le niveau de marge dégagé sur ces produits est relativement faible, surtout si on le compare aux produits de prévoyance vendus au travers de réseaux d’agents généraux. La bancassurance s’est développée au Japon à partir des années 2000, à la faveur d’évolutions réglementaires permettant d’étendre la gamme des produits d’assurance autorisés à la vente aux guichets des banques tout en maintenant un haut degré de vigilance en matière de protection des consommateurs. Depuis lors, cette activité a crû de manière visible, notamment grâce aux produits d’épargne, même si le taux d’équipement de la clientèle bancaire demeure limité (3-5 % en moyenne).
En effet, d’autres supports d’épargne promus par les établissements bancaires font toujours concurrence aux produits d’assurance, notamment les fonds d’investissement. Cependant, les polices d’assurance vendues par les bancassureurs présentent des complémentarités avec les produits bancaires, notamment en protégeant les emprunteurs contre les aléas susceptibles de compromettre leur capacité à rembourser leurs crédits. De plus, les commissions de distribution versées par les assureurs aux banques permettent de compenser le resserrement des marges dont souffrent ces dernières. Enfin, les polices d’assurance ayant souvent une maturité longue, le potentiel de ventes croisées n’en est que plus important. À l’avenir, plusieurs évolutions réglementaires en cours de discussion pourraient relancer l’activité. Ainsi, le renforcement des mesures encadrant les pratiques commerciales des réseaux distribuant les polices d’assurance (dont les agences bancaires), ainsi que leur plus grande professionnalisation, devraient permettre d’améliorer la confiance des prospects et clients.
De manière plus spécifique, l’amélioration possible de la transparence en matière de commissionnement des réseaux devrait permettre un meilleur alignement des intérêts entre clients, distributeurs et assureurs. Enfin, des innovations en provenance des FinTech pourraient aussi améliorer le modèle d’affaire des bancassureurs.