Repli de l’épargne-retraite en France et durcissement de la politique de souscription sur le fonds en euros ont plombé le chiffre d’affaires de CNP assurances à fin mars.
journaliste
Dans le contexte particulier de la crise sanitaire, Antoine Lissowski, directeur général de CNP assurances, a présenté les résultats du premier trimestre. Le chiffre d’affaires de 6,9 Md€ et le résultat net part du groupe de 299 M€ sont respectivement en baisse de 17 % et de 8,2 %. Ce n’est pas le Covid-19 qui est la cause principale de ce repli, la crise n’ayant véritablement débuté qu’à la fin du premier trimestre, a souligné le dirigeant. Il n’empêche, l’activité épargne-retraite de l’assureur s’affiche à 3,16 Md€ en France, soit une baisse de 30,4 % qu’il explique tant par le contexte de marché que par les mesures adoptées au dernier trimestre 2019 par CNP assurances afin de décourager la souscription sur le fonds euros au profit des unités de compte. Au 31 mars, la collecte nette en France de l’entreprise est positive de 0,3 Md€ pour les contrats en UC et négative de 1,6 Md€ pour les contrats en euro, soit un solde négatif de 1,3 Md€. Pour mémoire, selon la FFA, le marché français enregistre sur la période une collecte nette de 100 M€ en assurance vie. Les UC représentent 21,4 % du chiffre d’affaires épargne-retraite de CNP en France au premier trimestre. Si la baisse des marchés à mi-mars pourrait induire une défiance des épargnants à l’égard des UC, l’assureur entend poursuivre ses efforts en faveur de celles-ci « en optant pour des UC moins sensibles aux fluctuations du CAC 40, notamment adossées sur l’immobilier, les SCPI… », a indiqué le DG.
Contribution à l’effort de la place
C’est par la prévoyance que CNP assurances peut être affectée par la crise du Covid-19, a-t-il poursuivi, du fait de la hausse des arrêts de travail et du non-encaissement des primes. Pour l’heure, le résultat trimestriel prend d’ores et déjà en compte 23 M€ au titre des mesures extracontractuelles adoptées par CNP assurances au profit de ses assurés, notamment la prise en charge des indemnités journalières des personnes fragiles et des gardes d’enfants, mais aussi 12 M€ de contribution de l’assureur à l’effort de la place (participation au fonds de solidarité en faveur des TPE et des indépendants).
Avec un taux de couverture du SCR à 218 % (contre 227 % à fin 2019), l’assureur n’est toutefois pas inquiet quant à sa capacité à « traverser cette période extraordinaire » grâce notamment à ses fonds propres et à sa solvabilité. Dans l’immédiat, trois groupes de travail ont été créés en vue de renouveler l’offre en épargne-retraite, en assurance emprunteur, et améliorer l’expérience client à la lumière de la crise. « Nous réfléchissons notamment à des PER couplés avec des offres de prévoyance en cas de pandémie », a indiqué Antoine Lissowski.