Depuis 2014, le contexte économique et politique brésilien affaiblit la qualité de crédit du Brésil.
analyste junior
En trois ans, la note souveraine est passée de « A- » à « BB », avec perspective négative. La croissance du PIB a ralenti au cours des cinq dernières années, puis le pays est entré en récession. Les taux bas aux États‑Unis et en Europe, ainsi que le cycle de réduction des prix du secteur de la réassurance, ont accru la concurrence internationale. Les réassureurs brésiliens ont subi une pression sur leurs résultats techniques. Sur les cinq dernières années, leur ratio combiné moyen s’établit à 101,3 %. La rupture du barrage de Mariana, le 5 novembre 2015, a accentué cette détérioration du résultat technique. Les réassureurs brésiliens font pourtant preuve de résilience et affichent un retour sur fonds propres de 12,6 % en moyenne sur cinq ans. L’expansion dans d’autres pays d’Amérique latine a permis de maintenir la croissance de leur activité (la croissance annuelle des primes est de 23 % en moyenne sur cinq ans, avec 14 % des primes émises à l’étranger en 2016 contre 5 % en 2014). L’amélioration de la gestion des coûts a ramené leur ratio de dépenses à 30 % en 2016, contre 39 % en 2012. Mais leurs bons résultats sont avant tout portés par des obligations d’État brésiliennes, dont le rendement élevé permet de générer de confortables résultats financiers. Si le poids de l’activité d’assurance latino-américaine reste faible pour l’économie de la région, plusieurs réglementations (en vigueur ou en devenir) laissent entrevoir des axes de développement, avec des retombées positives potentielles pour les réassureurs du Brésil.
Les projets d’infrastructures pourraient stimuler le marché de l’assurance. Pour le moment, le gouvernement peut demander que les projets qu’il finance soient garantis jusqu’à 5 % de leur valeur. Un projet de loi envisage de porter cette garantie à 30 % et de la rendre obligatoire. Les assureurs feraient alors appel davantage à la réassurance.
Dans le secteur de l’assurance santé, le cadre réglementaire pourrait se durcir et, notamment, appliquer une pondération en capital plus élevée. Ainsi, les réassureurs pourraient prendre une partie de cette exigence supplémentaire à leur charge.
En outre, depuis mai 2016, une résolution autorise les réassureurs brésiliens à investir sur des actifs étrangers. Cela devrait favoriser leur expansion en Amérique latine en permettant le respect de la congruence entre l’actif et le passif. Enfin, ils devraient également pouvoir titriser des risques de catastrophes naturelles en faisant appel aux marchés de capitaux via des Insurance‑Linked Securities (ILS).