analyste senior
En assurance non vie plus spécifiquement, les performances solides découlent d’une bonne discipline de marché qui s’applique tant aux politiques tarifaires menées qu’à la gestion efficace des coûts. Pour ces deux raisons, le ratio combiné du secteur se situe à un des niveaux les plus bas d’Europe, autour de 90 % en moyenne. En vie, les assureurs ont continué à faire évoluer leur mix produit en réduisant les taux garantis consentis dans les nouveaux contrats et en favorisant la vente de polices ne nécessitant pas une importante immobilisation de fonds propres, à l’image des polices en unités de comptes. Ces performances sont d’autant plus remarquables que le marché suisse de l’assurance n’offre guère de perspectives de forte croissance et que le contexte de taux d’intérêt très bas, voire négatif, pénalise les intervenants. Après plusieurs années d’un tel environnement marqué par la dilution progressive du rendement des investissements et un accroissement du risque de réinvestissement, les acteurs locaux ont néanmoins su résister grâce à la diversification de leur activité et au maintien, voire au renforcement, de leur solvabilité. Nous notons six des principaux groupes d’assurance opérant sur le marché : Allianz, Axa, Baloise, Helvetia, Swiss Life et Zurich. La plupart d’entre eux sont actifs tant en vie qu’en non vie. La note moyenne se situe dans le haut de la catégorie « A », soit légèrement au-dessus de la moyenne européenne. De plus, la note de deux de ces groupes, Baloise et Swiss Life, est actuellement assortie d’une perspective positive. Nous estimons que l’environnement opérationnel et financier dans lequel évoluent les assureurs helvétiques ne devrait pas connaître d’amélioration significative dans un futur proche. Les barrières à l’entrée devraient demeurer à un niveau élevé et conduire ainsi à maintenir la forte concentration du marché, en particulier en vie où les trois/cinq premiers acteurs détiennent une part de marché cumulée de respectivement 70 %/85 %. Enfin, le niveau de solvabilité du secteur devrait rester élevé, entre 170 % et 262 % du minimum réglementaire tel qu’affiché par les assureurs notés à fin 2017. Ceci reflète notamment la prudence des politiques d’investissement menées qui reposent pour l’essentiel sur des portefeuilles d’obligations bien notées, des biens immobiliers et une faible exposition aux actions.