3 questions à Bénédicte Menanteau - déléguée générale d'Admical

Publié le 3 juillet 2012 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h42

L'engagement d'entreprises privées dans le mécénat est-il philanthropique ou bien vise-t-il à bénéficier d'avantages fiscaux ?

Avec le temps, la législation a évolué pour qu'il devienne non seulement plus intéressant de s'engager, mais aussi plus facile de créer des structures dédiées. 1990 a été l'année de la première loi assouplissant les dispositions. Puis il y a eu la loi Aillagon du 1er août 2003. Elle a rendu la fiscalité plus incitative encore et facilité la création de fondations. Elle a ainsi sanctuarisé les budgets. Mais soyons clairs, si les avantages fiscaux sont non négligeables, ils ne constituent pas, en général, la motivation première. Nombreuses sont d'ailleurs les entreprises qui ne défiscalisent pas. Elles ne sont généralement là ni pour faire des coups d'image, ni pour réduire leurs impôts, mais bien pour contribuer à l'intérêt général.

Comment les entreprises choisissent-elles leurs domaines d'engagement ?

Le choix dépend souvent de l'histoire de l'entreprise, de ses valeurs, de son territoire et de la personnalité de son dirigeant au moment où elle a commencé. Un mécénat qui résiste au temps est un mécénat qui se trouve en résonance avec la mission de l'entreprise. Lorsque Groupama a lancé sa fondation dédiée aux maladies rares, personne ne s'était encore intéressé au sujet. Ils ont investi le domaine de la recherche médicale parce que cette thématique parle aux assurés. Et leur engagement est demeuré constant à travers les années.

Qu'en est-il des autres assureurs ?

Les assureurs sont très actifs. Comme les banques, ils sont des mécènes historiques. Ceux qui étaient absents s'y sont mis. Et ils ont souvent un mécénat très réfléchi. Le service, les enjeux de société, la réponse à des besoins urgents, tout cela leur parle de manière évidente. Leur métier leur donne naturellement la notion de l'intérêt général. Ils ont compris que ne pas être mécène, c'est se priver de quelque chose. Avec le mécénat, l'entreprise s'ouvre, elle dialogue. Ça rejaillit sur sa réputation et ça n'a pas de prix. La meilleure opération de communication du monde ne garantira jamais une réputation, malgré des budgets très supérieurs à ceux du mécénat. Son engagement enrichit l'entreprise et peut donner un sens supplémentaire au travail de certains collaborateurs.

Propos recueillis par F.S.

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