Quand le « mal payer » tire vers le bas
FORMATEUR
Alors que le débat actuel sur le travail suscite les passions et que les inégalités de revenus entre hauts et bas salaires n’ont jamais été aussi fortes, le sujet du juste salaire se pose plus que jamais aux managers et dirigeants. Comme le souligne Thomas Piketty dans son livre Le capital au XXIe siècle, les salariés ont le sentiment que la répartition des richesses est toujours plus inégale. C’est d’ailleurs la question d’un revenu universel et de la rénovation d’un système socialo-fiscal à bout de souffle qui est posée.
Au-delà de ces réflexions économiques et à une période où l’inflation proche de zéro n’incite pas les organisations à la revalorisation salariale, il est tout de même intéressant de réfléchir au lien existant entre une réévaluation du salaire minimum des collaborateurs et son corollaire lié à leur performance. D’un côté, les faibles rémunérations encouragent les responsables et entrepreneurs à ne pas faire d’efforts en gains de productivité et management des équipes. Car mal payer un collaborateur est une facilité alors que maintenir une rémunération juste force à innover, à aller plus haut et à avoir une congruence entre les intérêts personnels des collaborateurs et les intérêts stratégiques de l’entreprise. Laquelle ne peut pas construire son avenir sur la généralisation du travailleur pauvre. J’entends souvent dire : « à quoi bon leur fixer des objectifs ou des missions supplémentaires, ils pourraient me demander de l’argent ? à quoi bon les former, ils pourraient partir ailleurs ? »