Les assureurs travaillent à réduire le nombre et la durée des arrêts maladie via des dispositifs de prévention toujours plus fournis. Un champ où les employeurs expriment toujours plus de besoins.
En 2023, 42 % des salariés du secteur privé se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie, selon le baromètre sur l’absentéisme rendu public en avril dernier par Malakoff Humanis (1). Les entreprises de moins de 10 salariés enregistrent une forte progression de leur absentéisme (40 % en 2023 versus 38 % en 2022 et 30 % en 2021). Au sein des entreprises de 10 à 49 salariés, les arrêts maladie ont concerné 49 % des salariés et dans celles de plus de 1 000 salariés, cette proportion a été de 33 % (soit -16 % entre 2021 et 2023). Et la prévention n’est pas pour rien dans la diminution de l’absentéisme des grandes entreprises. Selon le baromètre Malakoff Humanis, 43 % des plus grandes entreprises y recourent contre seulement 13 % des entreprises de moins de 10 salariés. Une autre explication pourrait être le contrôle plus fréquent des arrêts maladie dans les grandes entreprises (58 % sont contrôlés dans les entreprises de plus de 250 salariés contre 8 % dans les entreprises de moins de 10 salariés). « Les dirigeants sont de plus en plus réceptifs à la prévention de l’absentéisme, note Anne-Sophie Godon-Rensonnet, directrice accompagnement sociale et prévention chez Malakoff Humanis. Non seulement c’est un enjeu économique pour les entreprises mais les dirigeants sont persuadés que ce phénomène va continuer de s’étendre, notamment en raison du vieillissement de la population active et de l’augmentation des risques psychosociaux. Ils ont par ailleurs identifié une évolution des mentalités concernant la perception du travail pouvant conduire à une forme de désengagement. »