Si elle n'est pas à proprement parler une fraude à l'assurance (puisqu'elle n'a pas pour fondement un contrat d'assurance), la fraude au président n'en demeure pas moins un sujet d'inquiétudes pour les professionnels. Selon une étude réalisée par l'assureur crédit Euler Hermes et la DFCG, l'Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion, 77 % des entreprises ont été victimes d'au moins une tentative de fraude externe dans les douze derniers mois. Faux ordres de paiement, faux client ou faux fournisseur sont les différentes formes de ces attaques à l'encontre des entreprises. Depuis quelques années, cette forme d'escroquerie, qui consiste en une usurpation d'identité (le plus souvent d'un dirigeant) pour ordonner le virement de fonds, a pris de l'ampleur. L'entreprise Michelin en a fait les frais l'an dernier pour un montant de 1,6 M€ ainsi que KPMG pour ne citer qu'eux.
Le groupe Malakoff Médéric a bien failli en être victime également. Cette fraude représente plusieurs millions d'euros de pertes pour les entreprises. À tel point que l'agence pour la lutte contre la fraude à l'assurance s'y intéresse elle aussi. « La fraude au président n'est pas comptabilisée dans nos statistiques de fraude à l'assurance mais ce sujet est susceptible de concerner les assureurs. C'est pourquoi nous l'avons placée sous surveillance et que nous émettons régulièrement des notes à nos adhérents pour les informer », avance Frédéric Nguyen Kim, directeur de l'Alfa.