Le groupe Verspieren a été désigné courtier construction du nouveau pas de tir d’Ariane 6, le lanceur nouvelle génération développé par l’Agence spatiale européenne.
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L’industrie spatiale est en ébullition, avec notamment l’émergence de nouveaux acteurs issus de l’économie privée sur le marché du lancement et de la mise en orbite de satellites, et surtout avec la première mondiale réalisée par Space X. La société fondée par le milliardaire américain Elon Musk a en effet réussi mi-décembre le tour de force de faire revenir se poser sur Terre l’étage principal d’une fusée Falcon 9 expédiée dans l’espace depuis Cap Canaveral quelques minutes plus tôt.
Une première qui laisse augurer des changements majeurs pour l’industrie spatiale dans son ensemble et pour les leaders actuels du marché de la mise en orbite de satellites, parmi lesquels l’Agence spatiale européenne (ESA), pour le compte en général d’entreprises privées de télécommunication. Face à la concurrence internationale, l'ESA a décidé en décembre 2012 de développer un nouveau lanceur pour succéder à Ariane 5.
Dès 2020, Ariane 6 décollera de la base spatiale de Kourou. L’ESA a confié au Centre national d'études spatiales (CNES) une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage et la réalisation des travaux pour la construction du nouveau pas de tir dont l’exploitation sera confiée à Arianespace.
Dans ce contexte, l’ESA et le CNES ont consulté conjointement le marché de l'assurance afin de choisir le courtier qui les assistera dans la sélection des assureurs tous risques chantier, dommages ouvrage et responsabilité civile décennale. Le but affiché par les partenaires est d’obtenir le programme le plus ajusté possible tant sur le plan technique que sur le plan financier pour répondre aux exigences budgétaires et calendaires extrêmement contraintes de ce projet.
Un milliard de dollars de primes
C’est finalement l’offre de Verspieren qui a été retenue au terme d’une compétition exacerbée par le caractère symbolique de ce chantier d’un montant pharaonique d’environ 600 M€.
Précisons que pour l’ESA et le CNES, il ne s’agit pas d’un coup d’essai puisque l’ensemble de lancement n°4 (ELA4) est en fait le cinquième pas de tir qu’ils réalisent ensemble, si on compte celui dédié au lanceur Soyouz exploité également par Arianespace en Guyane. Reste à Verspieren l’essentiel à mener : placer les risques construction de ce chantier hors-norme auprès des assureurs.
Un placement qui va intervenir dans un contexte morose pour l’assurance spatiale, qui devrait boucler 2015 en pertes techniques après les échecs au lancement ou lors de la vie en orbite de plusieurs satellites. Le dernier échec en date, la perte du satellite Amos 5 de l’opérateur israélien Spacecom, faisant suite aux échecs des satellites Mexsat-1 et Egyptsat-2 déjà en 2015.
L’assurance spatiale réalise en moyenne un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars de primes collectées chaque année.