Votre activité a-t-elle bien réagi au feuilleton del'ANI ?
Nos résultats sonten croissance. Le chiffre d'affaires 2014 du groupe, qui s'élève à 2,9 M€, a augmenté de 16 %. En assurances collectives (1,9 M€),nous avons dégagé 8,8 % de résultat net. Nous consolidons nos positions enRhône-Alpes et Auvergne, où nous sommes présents depuis quinze ans, avec uneffectif de 35 salariés que nous étoffons tous les ans par la voie del'apprentissage.
Comment voyez-vous évoluer le marché de la santé ?
Les entreprises quin'avaient pas anticipé la généralisation de la couverture frais de santé s'enoccupent aujourd'hui. Seules les TPE de l'artisanat et du commerce ne sont paséquipées. Beaucoup en parlent comme d'une contrainte, alors que les partenairessociaux avaient fait de la mutuelle pour tous une contrepartie àl'assouplissement des modalités de licenciement économique.
Dans ce contexte,certains assureurs appliquent des prix démagogiques pour conquérir lesréticents, parfois avec des offres à 10 euros par mois et par salarié,cotisations patronale et salariale incluses - qu'ils seront contraints deredresser dans deux ans ! A ce tarif, l'ANI peut dégrader les comptes d'uncabinet de courtage. Prenons le cas d'une TPE de deux salariés qui souscrirait àune telle offre : la mise en place du régime ne représenterait que 12 euros decommissions annuelles (soit 5 % de la prime, moins les taxes), pour trois rendez-vous.Et à condition qu'aucun salarié ne renonce au régime de l'entreprise pourconserver sa mutuelle !
Sur quels domaines faut-il porter l'offensivecommerciale ?
La prévoyance et laretraite. Hier, un salarié partait à 58 ans. Demain, ce sera à 67 ans, si l'onse base sur les propositions du Medef sur la gestion des régimes Agirc-Arrco.Or, on imagine facilement que les entreprises connaîtront plus de décès et d'arrêtsmaladie sur la tranche 58-67 ans. Le changement des seuils d'âges va constituerun risque très intéressant, du point de vue actuariel, en matière deprévoyance.
Le risque existeaussi pour les retraites. Aujourd'hui, pour un départ à taux plein à 62 ans,les régimes Agirc-Arrco sont calés sur ceux de la Sécurité sociale. Combien detemps le resteront-ils ? Le président de la Cour des comptes Didier Migaud aprévenu que l'Agirc-Arrco serait en faillite en 2018 si rien ne changeait. LeMedef propose d'instaurer une décote progressive pour les départs en deçà de 67ans. Celle prévue pour les départs entre 62 et 63 ans serait de 40 % !
Sur ces sujets, lesemployeurs nous demandent des solutions pour compenser l'impact de ladégradation des régimes de protection sociale, en créant pour eux des solutionsd'épargne qui leur permettront de faciliter le départ des salariés usés par unelongue carrière. On voit une transposition continue des prestations de l'Etatsur celles supportées par les entreprises. Je prends le pari qu'en 2020, un ANIretraite sera signé pour prendre le relais de l'Agirc-Arrco.