« Thélem ne compte pas proposer d’épargne pour le moment »

Publié le 25 juin 2015 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h35

Thierry Gouby


Aprèsune année 2014 réussie, Daniel Antoni prépare l’avenir de Thélem. Entre nouvelles gammes de produits et devenir du réseau d’agents, le directeurgénéral explique quelles sont les perspectives futures de l’assureur.

Quelbilan faites-vous de l’exercice 2014 ?

2014 a été une bonne année pour Thélem assurances, avec un chiffred’affaires en hausse de 8,4% pour les assurances de dommages et deresponsabilité à 324 M€, et une marge de solvabilité représentant 4,8 fois leminimum réglementaire. La croissance atteint 8,8 % en intégrant les activités deprévoyance.

Ces bonnes performances sont à mettre au crédit de nos différentsréseaux de distribution, le chiffre d’affaires des agents généraux est enhausse de 4,6% sur l’année, quand celui du courtage enregistre une progressionde 6%. Enfin, Internet et les différents partenariats ont eux aussi participéau bon niveau de performance de l’entreprise.

Pourquoiinitiez-vous la refonte de votre gamme auto pour 2016 ?

C’est un sujet central pour Thélem assurances, puisque l’autoreprésente environ 50% de l’activité de la compagnie. Si notre gamme estrécente et fonctionne bien, il ne faut pas s’endormir sur nos acquis. Nousdevons anticiper les changementssociétaux, adapter les tarifs et les produits, tout en favorisant la fidélisation et l’acquisition d’affairesnouvelles, et ce dans un contexte de digitalisation.

Nous devons également faire face à des changements réglementaires quinous ont contraints à un renforcement des provisions techniques auto. Cela a pesé significativement sur nos comptes. Nous sommes au bout de l’effort,cette dérive du coût technique de la branche a été progressivement intégréedans les tarifs et la sélection des risques. La situation est à nouveausatisfaisante en 2015.

En assurance habitation en revanche, la fréquence des événementsclimatiques devient problématique et elle n'est pas suffisamment prise en comptedans les tarifs. Le ratio combiné du marché français n’est d’ailleurs pas bon.Des ajustements seront donc nécessaires dans les années à venir concernant laMRH.

Souhaitez-vousà l’avenir proposer des produits d’épargne ?

Nous n’avons pas pour projet de proposer des produits d’épargne pourle moment, car nous nous en sortons très bien sans, et la fenêtre de tir,notamment l’environnement de taux, n’est pas vraiment favorable. Nous essayonsjuste de garder notre ADN d’assureur de risques comme un atout, en collant auxtransformations majeures du secteur.

La digitalisation constitue par exemple un bouleversement trèsintéressant, qui rebat les cartes sur les marchés saturés et cela nous occupebien, d’autant que nous devons également être attentifs aux effets de la loiHamon. Tout cela modifie le point d’équilibre entre les clients fidèles et ceuxqui résilient leurs contrats. Sur ce créneau, les bancassureurs sont desmachines très efficaces et la loi Hamon fera de toute façon le jeu desentreprises offensives.

Commentse porte l’activité de votre réseau d’agents généraux ?

80% de notre chiffred’affaires vient de nos agents généraux, positionnés essentiellement sur lemarché des particuliers, marché où nous souhaitons rester extrêmement présentsà l’avenir. Nous avons également à travers nos agents un axe de développementsur le risque des professionnels, qui représente aujourd’hui 20% de notre activitéet qui a vocation à évoluer encore dans les prochaines années. Enfin,l’assurance de personnes, notamment la prévoyance, est aussi un axe majeur dedéveloppement en termes de business.

Nous développons notremaillage territorial depuis 2010 avec la créationd’une trentaine d’agences dans l’Hexagone.Nous avons également fermé des points de ventedont l’implantation était mal appropriée afin d’envisager la performance denotre réseau sur la durée.

De quoi l’avenir de vos agents sera-t-ilfait ?

Nous souhaitons quenos agents soient polyvalents, c’est pourquoi nous investissons dans ce modèleet nous aidons à la création d’agences car nous croyons en cette profession.L’agent doit être à la fois dynamique, s’inscrire dans la stratégie et l’organisationde la compagnie et rester ancrésur ses fondamentaux : la relation humaine, le conseil, laconnaissance du marché. Ce n’est pas une espèce menacée, mais une espèce active et porteuse d’avenir qui enregistre chez Thélemassurances une hausse de 5% de son chiffre d’affaires chaque année depuis quatre ans.

Pour assurer l’avenir,l’agent doit selon moi éviter les replisindividualistes et s’inscrire dans unedimension collective très forte : partager une vision commune, s’ouvriraux nouvelles tendances comme le digital et aborder avecconfiance l’environnement global dans lequel il évolue. Les réseaux réticents àces évolutions vont souffrir.

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