« RSA opère un retour en force sur le marché français »

Publié le 14 juin 2012 à 8h00    Mis à jour le 21 janvier 2016 à 16h45

Stéphane Tufféry

Stéphane Tufféry
rédacteur en chef

De passage à Paris pour adouber Didier Arminjon, le nouveau DG pour la France, et rencontrer courtiers et clients, Simon Lee, CEO de RSA Group, répond à LTA.

Comment se porte votre groupe actuellement ?

RSA Group réalise un bon début d’année. Notre objectif de ratio combiné pour l’année se situe à 95% et, pour l’heure, rien ne s’oppose à cet objectif. Le groupe RSA opère dans 33 pays, avec 23 000 collaborateurs pour une activité nette annuelle de 10 Md€ et une base brute de 11,2 Md€. L’activité se répartit autour de quatre grandes divisions géographiques : le Royaume-Uni et l’Europe bien sûr, la Scandinavie, le Canada et les marchés émergents.

Au premier trimestre, nos primes ont progressé de 5%. Et je pense que cela va s’accélérer encore un peu plus sur l’ensemble de l’exercice. Quelque part entre 5 et 10% de croissance.

Nous disposons en outre d’une division “global specialty” pour 1,7 Md€ du total de nos revenus. Comme son nom l’indique, cette division opère à l’échelle internationale, et la France en fait partie.

Justement, quid de l’activité française ?

Dans l’Hexagone, l’activité est florissante. RSA France a plus que doublé de taille depuis 2006 et réalise quasi 100 M€ de primes nettes acquises. Nous avons 80 collaborateurs et venons d’ouvrir un bureau à Lyon au début de l’année. RSA est principalement actif ici sur ses risques de spécialités et auprès des multinationales : énergie renouvelable; marine, où RSA est très présent non seulement en France mais à travers le monde; construction et ingénierie, etc. Après une période difficile pour le groupe entre 2002 et 2006, RSA opère un retour en force sur le marché français. Avec Didier Arminjon, notre nouveau DG, nous comptons bien poursuivre dans cette voie.

Allez-vous recourir à la croissance externe ?

Oui, et pas plus tard que le 6 juin, nous avons réalisé une acquisition dans la province du Québec au Canada, où nous doublons notre part de marché, pour un investissement de 120 M€. Je veux conjuguer croissance organique et croissance externe car, historiquement, RSA est un bon acheteur. Nous savons identifier les potentielles acquisitions et mener le travail de due diligence qui va avec. Et RSA dispose d’une bonne capacité d’intégration. C’est ce que nous venons de faire en France avec une équipe de souscription marine, issue de Groupama transport, venue nous rejoindre cet hiver. RSA France a renforcé sérieusement son département marine à cette occasion et, déjà, la traduction dans notre activité est palpable. Au total, RSA Group a acquis près de 50 entreprises à travers le monde ces dernières années.

Quel est l’impact de la crise économique sur votre activité ?

La crise économique ne simplifie pas les choses. Le contexte n’est pas favorable à la croissance de l’activité des entreprises, quelles qu’elles soient. En outre, les assureurs, traditionnellement bénéficiaires à travers les produits financiers, ne peuvent plus miser sur cette gestion d’actifs actuellement. Dès lors, il faut être d’autant plus attentif au travail de souscription pour compenser cette absence de produits financiers. C’est ce sur quoi nous nous focalisons actuellement.

Etes-vous exposé aux dettes souveraines de la zone euro ?

Notre exposition est très limitée avec environ 140 M£ (170 M€ environ) d’obligations des pays périphériques de la zone (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). Sur ce total, l’écrasante majorité, environ 120 M£, sont des obligations des Etats irlandais et italien. Parce que nous sommes présents sur ces deux marchés, nos actifs sont en relation avec nos engagements.

Le contexte est difficile et je ne sais pas - personne ne le sait - comment tout cela va évoluer. Mais une preuve de la bonne santé de RSA est queS&Pa amélioré notre notation d’un cran à A+ cette année.

Quel sera le reste à charge du sinistre du Costa-Concordia pour RSA ?

RSA est le leader du programme d’assurance dommages du Costa-Concordia. Toutefois, nos pertes se limitent à 12 M€. La combinaison entre co-assurance et réassurance nous permet, en dépit d’une perte brute élevée, d’avoir un impact net limité à 12 M€.

Ce sinistre va-t-il vous amener à revoir votre souscription marine, en particulier les grands paquebots de croisière ?

RSA est là pour couvrir les sinistres quand ils se produisent. Nous sommes là sur le Costa-Concordia comme nous l’avons été sur le Titanic. Plus globalement, je pense que le sinistre aura un impact limité à la hausse sur le niveau des primes marine du marché. Et pas d’impact sur la politique de souscription de RSA sur la branche.

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