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Quitte ou double pour le Sagamm

Publié le 3 juin 2015 à 12h00    Mis à jour le 18 décembre 2015 à 16h55

Thierry Gouby

Thierry Gouby
journaliste

Le Sagamm et son président savent-ils vraiment où ils vont ? Le syndicat des agents généraux MMA sème la zizanie depuis quelques jours dans les rangs de la profession. En cause, un projet de réforme des statuts de son réseau permettant à chaque associé d’un agent général d’adhérer au syndicat mais sans forcément être membre d’Agéa (la fédération nationale des agents généraux d'assurance).

Cette possibilité d’inscription individuelle au Sagamm, contraire aux statuts et au principe de double appartenance dont la fédération est garante, a pourtant selon nos informations bel et bien été adoptée lors de l'AGE du Sagamm, le 21 mai dernier. « C’est irresponsable et impossible », s’indigne un président de syndicat concurrent. « On ne peut pas dissocier Agéa et syndicat de société, ne serait-ce que pour la répartition des cotisations entre les deux instances. Ce n’est pas une profession à la carte ! ».

Alors qu'il aurait été interpellé à plusieurs reprises lors des derniers conseils fédéraux et comités exécutifs d’Agéa, Jean-François Bianchi semble n’en avoir cure, se mettant même à dos une partie des agents MMA. « Ces prises de position et ces décisions récentes nous font du tort », déplore un agent du réseau, sous couvert d’anonymat.

Outre le risque de voir le nombre d’adhérents à la fédération s’amoindrir, le message envoyé à la profession est pour le moins brouillé. « Avec cette annonce, certains agents remettent à leur tour en cause cette double appartenance au sein de notre propre réseau », déplore un dirigeant de syndicat.

Message catastrophique

Surtout, la situation tombe très mal pour Agéa, déjà en proie à une bataille pré-électorale électrique sur fond de divisions intestines. « Le message politique est catastrophique. Cette affaire divise tout le monde dans une période où nous avons besoin d’unité », lance un membre de la fédération dont la présidence sortante est régulièrement pointée du doigt pour son silence. « Quel que soit le futur président, il devra statuer rapidement sur la question. Si les nouveaux statuts du Sagamm restent en l’état, la sanction pourrait conduire à son exclusion pure et simple de la fédération », rapporte le président d’un syndicat de société. « Le risque c’est aussi que soient remis en question les statuts d’Agéa, vous imaginez un peu ? »

Pourquoi Jean-François Bianchi, injoignable, s’obstine-t-il à vouloir, pour les agents du Sagamm, la capacité de s'émanciper de la fédération Agéa ? Peut-être espère-t-il renforcer son propre syndicat ? « Cette division se fait clairement dans l’intérêt de la compagnie. Depuis la mise en place de Covéa coopération, le syndicat fait trop souvent le jeu de la mandante et risque de s’affaiblir tout seul. De la part du président Bianchi, c’est d'autant plus surprenant qu’il a fait savoir qu’il ne briguerait pas un autre mandat à la tête du syndicat l’année prochaine. Pourtant, si le Sagamm sort d’Agéa, les agents MMA seront isolés et ne pourront plus se défendre de manière collective. »

NB : Communiqué de presse du Sagamm (9 juin2015)

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