« Pro BTP n’a pas attendu l’ANI pour s’intéresser à l’action sociale »

Publié le 26 décembre 2013 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h38

Romain Beausoleil


Dans uncontexte de banalisation des offres collectives, le groupe Pro BTP considèreque l’action sociale constituera un des éléments susceptibles de faire ladifférence.

Que vachanger l’entrée en vigueur de l’ANI pour votre groupe ?

C’estun changement important pour l’ensemble des acteurs du marché. Cependant,au-delà des discussions en cours, nous considérons que ce n’est pas un texteréglementaire qui confortera la position des opérateurs en assurance santé maisleur capacité à apporter une valeur ajoutée économique, de service et sociale.Avec des frais de gestion parmi les plus bas du marché, et compte tenu de notrepositionnement, nous sommes raisonnablement confiants.Dans un contexte d’ouverture du marché où l’offre de garantie risque de sebanaliser, je suis convaincu que les actions sociales menées auprès des adhérentsconstitueront l’un des éléments susceptibles de faire la différence entre lesopérateurs.

Justement,quelle est la place donnée à l’action sociale au sein du groupe Pro BTP ?

L’actionsociale à destination de nos 3,5 millions d’adhérents revêt trois facettesdifférentes. Tout d’abord, et de manière assez classique, nous menons desactions de secours ou d’aide auprès de populations fragilisées et endifficulté. Pour faciliter l’intégration des jeunes dans le BTP, nous avonsdéveloppé une offre dédiée aux apprentis du BTP. Celle-ci comprend une boursed’étude, une subvention pour passer le permis de conduire, un prêt à tauxbonifié pour acquérir un moyen de locomotion, ou encore une complémentairesanté à partir de 2,5 € par mois. Le deuxième volet de notre action socialeconsiste à accueillir et accompagner des personnes vieillissantes en perted’autonomie. Cette activité est logée au sein de la structure BTP RMS qui a encharge d’exploiter et de gérer un parc de 12 établissements sanitaires etmédico-sociaux. Il convient de préciser que cette structure, qui emploie 1 200 salariés, a été labellisée en qualité d’entité de pilotage par les fédérationsAgirc-Arrco. Ainsi, chaque année, nous accueillons plus de 3 800 patients dansnos cliniques de soins de suite et de réadaptation et près de 1 800 résidents dans nos établissements dédiés à la prise en charge de personnes enperte d’autonomie.

Quelest le 3e pilier de l’action sociale au sein de Pro BTP ?

Ils’agit de l’activité vacances portée par l’entité BTP vacances qui est unopérateur agréé de tourisme social. Concrètement, les adhérents, qu’ils soientsalariés, artisans, ou retraités du BTP peuvent accéder à des séjours vacancesà des tarifs préférentiels en fonction de leur niveau de revenu. Notre offrecomprend 38 destinations incluant 10 villages de vacances gérés directement parBTP vacances, dont 6 villages détenus en pleine propriété par BTP prévoyance.En fonction des situations de ressources des adhérents, les réductionstarifaires individuelles sont financées par des dotations sociales issues desactivités de prévoyance ou de retraite. Chaque année, c’est plus de100 000 vacanciers du BTP qui sont accueillis dans nos villages.

Toutesces actions n’ont-elles pas en réalité vocation à séduire les partenairessociaux ?

Lespartenaires sociaux du BTP sont nos mandants, notre mission n’est pas de lesséduire, mais de répondre le plus efficacement possible à leurs attentes etpréoccupations. Si je peux me permettre, l’action sociale de Pro BTP ne s’inscritpas dans une démarche marketing. Elle fait partie de notre ADN et de notrehistoire. Je vous rappelle que notre premier établissement médico-social aouvert ses portes en 1964 ce qui démontre l’ancrage des activités sociales ausein de Pro BTP depuis près de 50 ans. Notre budget d’action sociale représenteplus de 60 M€ par an en prévoyance, soit près des deux tiers des dotations d’actionssociales de l’ensemble des membres adhérents du Ctip. En retraite, notre budgetannuel s’élève à plus de 30 M€. En somme, nous n’avons pas attendu l’ANI du 11 janvier 2013 pour nous intéresser à l’action sociale.

Quid del’offre aux aidants ?

L’aideaux aidants est un vrai sujet de société. D’après l’Association française desaidants (AFA), il y aurait près de 8 millions d’aidants en France. Nous avonsdonc décidé d’élargir notre politique d’action sociale auprès de cettepopulation en regroupant deux de nos métiers : la gestion d’Ephad et lagestion de centre de vacances. Nous avons ainsi créé le concept "vacances-répit-familles". L’idée étant de réunir sur un même site unétablissement médicalisé pouvant accueillir une personne dépendante et uncentre de vacances pour l’aidant. L’objectif étant de concilier les deuxactivités et de permettre à l’aidant de souffler tout en restant aux côtés deson proche en situation de perte d’autonomie. Ce concept est développé enpartenariat avec l’AFM qui dispose déjà d’un établissement expérimental. Notreambition est de transposer ce concept à plus grande échelle. Nous travaillons actuellementsur un projet de création d’un établissement à Aix-les-Bains, à horizon 2016,en face du lac du Bourget, pouvant accueillir 120 personnes aidées et 200aidants. Ce qui serait une grande première en France !

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