Pourquoi Macif choisit de se réassurer

Publié le 4 juin 2014 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h37

Stéphane Tufféry

Pour la mutuelle, le coût du transfert de la revalorisation des rentes autos à sa charge est loin d'être anecdotique.

Ni le Gema, ni Sferen. Parmi les solutions collectives à sa disposition pour traiter le coûteux sujet de la revalorisation des rentes autos, la Macif a fait le choix de se réassurer, seule dans son coin.

La prise en charge de la revalorisation des rentes versées aux accidentés de la route, assurée depuis des décennies par le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), pèse sur les comptes des assureurs depuis le 1er janvier 2013. Un changement législatif, instauré par le projet de loi de finances rectificative pour 2013, qui révèle aujourd'hui des conséquences financières majeures. En particulier pour les gros faiseurs de l'assurance automobile qui privilégient l'indemnisation sous forme de rente plutôt qu'en capital : Axa ou Macif en tête.

Une charge récurrente de 40 M€

Pour cette dernière, qui revendique - avec 5,8 millions de contrats et un chiffre d'affaires de 1,734 Md€ - la place de leader du marché français de l'assurance auto et deux-roues, le coût de la revalorisation des rentes s'est élevé à 40 M€ en 2013. «C'est une charge récurrente qui sera, en fonction de la sinistralité et de l'inflation, peu ou prou la même chaque année. Sur 2013, cela représente plus d'un point de ratio combiné pour le groupe Macif », expliquait Jean-Marc Raby, directeur général, lors de la présentation des résultats de la mutuelle.

Et 1,5 point de ratio combiné en plus pour 2013, cela fait sérieusement tache dans le paysage technique du groupe mutualiste. La Macif est en effet engagée dans un vaste plan stratégique 2013-2015, dont l'une des priorités est l'amélioration des résultats techniques et la maîtrise des frais généraux : deux éléments clés du ratio combiné.

Ce dernier s'affiche à 104,2 % en 2013 contre 104,4 % un an plus tôt : «Ce résultat technique n'est pas en phase avec les objectifs du plan triennal ; nous sommes en retard d'un an sur notre plan de marche et c'est largement dû au transfert des rentes», ajoutait le DG.

Un traité innovant

Résultat des courses, Macif a choisi de réassurer ce risque nouveau : «Pour 2014, nous avons mis en place un traité pour ne pas excéder une charge annuelle supérieure à 30 M€», indique Olivier Ariès, directeur général adjoint en charge du pilotage économique et financier du groupe. Macif a ainsi imaginé avec son courtier de réassurance, Aon Benfield, un traité de réassurance innovant destiné à "caper" à 30 M€ le coût maximal de la revalorisation des rentes auto à la charge de la mutuelle. Au-delà de cette rétention, ce sont les réassureurs du traité qui prennent le relais.

La bonne surprise de l'opération, pour la Macif comme pour son courtier, c'est la participation des principaux réassureurs de la mutuelle à cette nouvelle couverture, au premier rang desquels Swiss Re.

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