L'analyse de S&P

Perspective stable pour la réassurance mondiale

Publié le 1 octobre 2011 à 6h00    Mis à jour le 17 février 2016 à 12h15

Lotfi Elbarhdadi

Lotfi Elbarhdadi
Analyste crédit secteur assurance de S. & P.

Standard & Poor's maintient sa perspective stable sur le secteur de la réassurance. Celle-ci est basée notamment sur la solvabilité, qui reste globalement une force relative du secteur. Par ailleurs, 80 % des notes des réassureurs incluses dans notre analyse ont une perspective stable, et 14 % ont une perspective négative.

Notre analyse indique que le niveau global des fonds propres se trouvait à un niveau historiquement élevé au début de l'année 2011, et n'a pas connu de baisse majeure au premier semestre. A titre d'illustration, nous avons analysé des données issues de notre modèle de solvabilité ajustée des risques des 26 premiers réassureurs non-vie. Sur cette base, nous estimons que, début 2011, cet ensemble de réassureurs avait des fonds propres en excédent de 40 à 45 Md$ par rapport à leur niveau de note. En tenant compte de l'impact de la sinistralité et des résultats du premier semestre, nous estimons cet excédent à 35-40 Md$ au 30 juin 2011.

Le secteur de la réassurance a affiché des résultats solides à travers le cycle. Nous estimons que les 40 premiers groupes de réassurance (90 % des primes mondiales) ont réalisé un retour sur revenu offert de 10 % et un ratio combiné de 95,4 % en 2010. Ces chiffres sont à comparer avec ceux de 2009, respectivement de 15 % et 89,9 %, et avec une moyenne à sept ans de 12 % et 96 %. Les boni de liquidation ont, quant à eux, fortement contribué aux résultats techniques, avec en moyenne un impact de 6 % de ratio combiné depuis 2006. En 2010 particulièrement, ces surplus de provisions ont représenté 9 % de ratio combiné, avec des chiffres allant de 1 à 33 % de ratio combiné par réassureur. Toutefois, nous nous attendons à de faibles résultats en 2011. Les catastrophes naturelles au premier semestre vont vraisemblablement aboutir à des ratios combinés entre 105 % et 110 % et des retours sur revenus de 5 %.

Les résultats à long terme du secteur restent sous pression, notamment à cause de tarifs qui demeurent en dessous des niveaux techniques et des produits financiers, contraints par un environnement de taux d'intérêts bas. Selon nous, un autre événement majeur ou une nécessité de renforcement des provisions pourrait retourner le cycle tarifaire à la hausse. Ces cas de figure pourraient nous amener à changer la perspective du secteur à négative. Nous pourrions également changer cette perspective si les tarifs, qui se sont stabilisés, venaient à entamer de nouveau une tendance baissière.

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