En juillet dernier, Standard & Poor's a révisé la perspective attachée à la note de l'assureur suisse Swiss Life AG (Swiss Life) de "stable" à "positive" et, par la même occasion, confirmé cette note à "BBB+"
Analyste crédit secteur assurance de S. & P.
La révision de la perspective reflète les actions que Swiss Life entreprend en vue d'améliorer son profil financier. Celles-ci sont, selon nous, de nature à renforcer la rentabilité et la solvabilité du groupe. Les notes sont soutenues par une solvabilité et une position concurrentielle solides. Elles restent néanmoins affectées par une concentration sur des marchés sous pression et une performance opérationnelle relativement faible.
Parmi les actions stratégiques que Swiss Life a menées, on peut noter une orientation accrue de sa production nouvelle vers une gamme de produits d'unités de comptes, de rentes variables et de prévoyance. Ceci a notamment contribué à réduire la sensibilité de sa valeur intrinsèque "Market Consistent Embedded Value" (MCEV) aux variations de taux d'intérêts. Une gestion actif/passif plus efficace participe aussi à réduire cette sensibilité.
Nous considérons que la position concurrentielle de Swiss Life est solide. Notamment en Suisse, où le groupe est leader en vie individuelle et collective. En France, il a construit une assise solide en épargne patrimoniale et en retraite Madelin. Par ailleurs, en Allemagne, il continue de renforcer ses positions, notamment avec l'aide du groupe de conseil en gestion de patrimoine AWD (réseau de 5 300 conseillers), qu'il a acquis en 2007. Toutefois, l'exposition du groupe au secteur de l'assurance vie dans des marchés matures et très compétitifs est un facteur qui limite la solidité de son profil opérationnel.
La performance opérationnelle reste une faiblesse relative de la note. Ceci est dû au fait que le portefeuille de l'assureur reste constitué essentiellement de contrats d'assurance vie traditionnels, sensibles aux mouvements de taux d'intérêts. Les actions entreprises par Swiss Life devraient toutefois réduire progressivement cette exposition. De ce fait, nous nous attendons à une amélioration des indicateurs de profitabilité sur base MCEV en 2011 et 2012. En particulier, nous anticipons un résultat opérationnel sur MCEV situé entre 8 % et 10 % et une marge sur affaires nouvelles entre 1,5 % et 2 %. Nous anticipons également, dans notre perspective positive, un résultat net de 500 à 600 millions de francs suisses en 2011 et de 600 à 700 millions en 2012, ce qui devrait se traduire par un retour sur fonds propres de 7 % et 9 %.